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publié le 10 juillet 2018

Après les générateurs, les filets anti-grêle !

 

Les orages de la semaine dernière et les dégâts importants occasionnés aux vignobles de Nuits-Saint-Georges (Côte de Nuits) et du nord du Mâconnais ont démontré que la grêle restait un fléau climatique majeur pour la Bourgogne (et le Beaujolais). Les orages dévastateurs du début des années 2010, sur la Côte de Beaune tout particulièrement, ont amené la profession à s’unir pour mettre en place un véritable réseau, un “parapluie” de générateurs anti-grêle (voir article joint) ; ce dernier protège aujourd’hui l’ensemble de la Bourgogne et du Beaujolais, soit un total de 45 000 hectares environ, à des coûts très faibles de quelques euros l’hectare. Ces générateurs mis au point par l’ARELFA sont manifestement très efficaces, mais il ne sont pas infaillibles, comme l’ont démontrés les orages de la semaine dernière et ceux de l’an dernier sur le Beaujolais (pour ces derniers il semblerait qu’il y ait eu des “trous” dans le réseau des générateurs).
En complément de ce réseau, quelques domaines expérimentent depuis 2016 des filets anti-grêle. C’est le cas du Domaine des Malandes, à Chablis, gérè par Richard Rottiers et sa soeur Amandine, qui protège ainsi 5 hectares de Chablis village, dans la zone très sensible à la grêle (5 orages d’intensités variables sur les 10 dernières années) du plateau de Préhy. Quelques autres domaines en font de même en Côte-d’Or (Pousse d’Or, Anne Parent…) et dans le Chablisien dans le cadre d’une expérimentation sur trois ans encadrée par la chambre d’agriculture de Côte-d’Or et de l’Yonne et l’INAO ; fin 2018, à l’issue de ces 3 années d’expérimentation, l’INAO dira si oui ou non ces filets de protection sont autorisés en AOC en Bourgogne.
Le coût des filets anti-grêle est important, autour de 30 000 € l’hectare tout compris (matériel et main d’oeuvre), mais ils sont efficaces (la grêle rebondi sur les filets), leur durée de vie est longue, une quinzaine d’années et au Domaine des Malandes l’investissement a été financé par un prêt bancaire sur 15 ans. Sur une année normale, un hectare de Chablis produisant 60 hectolitres peut rapporter autour de 45 000 € HT en vente en vrac et autour de 60 000 € en bouteilles*. “Ce n’est pas facile de travailler avec ces filets et ils coûtent cher, mais ils sont très efficaces et il faut raisonner à long terme. Nous avons 15 hectares de Chablis village et s’il grêle une année, j’aurais au moins une production normale sur 5 hectares. Ne pas produire de vin pose un problème financier, qui peut être compensé quand on est assuré, mais cela ne répare pas le préjudice commercial. Un client que l’on ne peut pas fournir risque d’aller voir ailleurs et on n’est jamais sûr qu’il revienne”, conclut Richard Rottiers**, qui expérimente également sur deux hectares de Chablis premiers crus et grands crus des bâches “orgel”, qui, comme leur nom l’indique, protègent des dégâts du gel. Il s’agit là aussi d’une expérimentation sur 3 ans pour laquelle l’INAO donnera son verdict en 2020.
Christophe Tupinier
* En comptant un prix moyen de vente de la feuillette de 132 litres de chablis village de 1 000 € HT (dans le cas de ventes en vrac) et un prix moyen de la bouteille de 7,50 € H.T. Ce sont bien là des estimations.
** Richard Rottiers exploite également son domaine à Romanèche-Thorins, dans le Beaujolais.

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