Accueil Actualités Beaujolais, Beaujolais-Villages : le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

publié le 30 octobre 2019

Beaujolais, Beaujolais-Villages : le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

 

Notre dégustation des beaujolais et beaujolais-villages 2018
peut s’analyser selon l’opposition classique entre le verre à moitié vide et le
verre à moitié plein. Côté qualité, 2018 prolonge la série des millésimes de
très, très haut niveau en gamay et ce, dans un style « solaire » ; les vins rouges sont
complets : charnus, denses, croquants, pleins de fruit, un peu moins concentrés que les 2017
ou les 2015, mais sans doute plus tendres et plus charmeurs ; ils seront
délicieux à déguster jeunes. Cerise sur le gâteau, le millésime n’a pas connu
d’intempérie majeure à l’échelle régionale ; 2018 a donc permis de remplir
les caves, ce qui
pourrait s’avérer très utile au plan commercial alors que se profile déjà un millésime
2019 qui s’annonce au
moins aussi bon, mais considérablement moins « généreux ». Le tableau
est différent en vins
blancs, où (comme en Bourgogne d’ailleurs…) beaucoup de vignerons ont
manifestement laissé faire la nature plus que de raison et par son
hétérogénéité, liée en priorité à des rendements élevés, 2018 marque une
rupture en chardonnay avec les millésimes précédents ; on est donc pressé
de goûter à nouveau bientôt des blancs avec du fond. Ceci étant, les vins
rouges représentant plus de 95 % de la production de vins d’AOC dans le
Beaujolais, le verre est quand même franchement à moitié, voire aux 4/5e
plein au niveau qualitatif en 2018.

Mais que penser de la
situation économique ? Les chiffres sont têtus et ils mettent en évidence une
poursuite des arrachages de vignes et ce à un rythme assez soutenu. Entre 2018 et 2017, la
région a perdu plus de 500 hectares et l’addition est salée si l’on remonte
quelques années en arrière ; en 2013, le vignoble du Beaujolais couvrait
encore 16 518 hectares, contre 14 492 en 2018… 2 000 hectares de
vignes arrachées en cinq
ans seulement ? La réalité est sans doute moins lourde, dans la mesure où entre-temps des surfaces
importantes (on parle de 1 000 hectares au moins) ont été dédiées à la
production de vins d’AOC Bourgogne
(crémant de bourgogne, coteaux bourguignons, bourgogne blanc), mais toujours est-il
que le vignoble d’AOC du Beaujolais perd chaque année du terrain et cela
presque exclusivement en appellations Beaujolais et Beaujolais-Villages ; les crus couvraient en
effet 6 137 hectares en 2013, contre 5 940 aujourd’hui ; une
quasi-stabilité ! (…)

Il vous reste la moitié de l’article à lire, ainsi que tout le guide d’achat des Beaujolais et Beaujolais villages 2018, dans le numéro 23 de Beaujolais Aujourd’hui, supplément au n°149 de Bourgogne Aujourd’hui.

Repères

Chiffres
officiels à la récolte 2018.

Beaujolais-villages

Rouges : 3 673
hectares – 197 527 hectolitres.

Blancs : 92 hectares – 5 421 hectolitres.

Rosés : 63 hectares
– 3 149 hectolitres.

Beaujolais

Rouges : 4 234
hectares – 241 095 hectolitres.

Blancs : 220 hectares
– 14 132 hectolitres.

Rosés : 270 hectares
– 15 266 hectolitres.
Total
AOC régionales : 8 552 hectares – 476 590 hectolitres.

Total
crus : 5 940 hectares – 312 875 hectolitres.
Total régional : 14 492 hectares – 789 465 hectolitres.

D’autres articles qui pourraient vous intéresser

Les vins Albert Bichot prennent le large !

Engagée depuis plus de 20 ans dans une démarche environnementale, la Maison beaunoise Albert Bichot cherche à réduire son empreinte carbone. Ayant récemment retravaillé les packagings de la gamme pour proposer des bouteilles plus écoresponsables, la maison se penche désormais sur la question du transport des vins.

14 mars 2024

Stop ou encore aux Hospices de Nuits ?

La 63ème édition de la Vente des Vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges aura lieu le dimanche 10 mars 2024 à 14h30. Elle se déroulera, comme chaque année, au Château du Clos de Vougeot et sera retransmise en direct sur le site www.interencheres.com. On se demande si la tendance à la baisse des cours enregistrée en novembre à Beaune va se confirmer...

05 mars 2024

William Fèvre entre de bonnes mains

Le Domaine William Fèvre vient d’être racheté par le Groupe Domaines Barons de Rothschild Lafite, propriétaire notamment du célébrissime premier grand cru classé en 1855 : Lafite Rothschild. Rencontre avec Saskia de Rothschild, 37 ans, gérante de la structure, la valeur n’attend pas le nombre des années, et Didier Séguier, l’homme qui a fait du Domaine William Fèvre ce qu’il est aujourd’hui, une référence incontournable à Chablis.

28 février 2024

Nos derniers magazines