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publié le 24 octobre 2014

Drouhin-Hospices de Belleville : mariage d’amour et de raison !

 

C’est fait ! Depuis quelques semaines la quasi-totalité des grandes maisons de négoce de Bourgogne sont présentes “physiquement” dans le vignoble du Beaujolais, par le biais du contrôle de vignobles plus ou moins importants. Albert Bichot vient de racheter un petit domaine de 3 hectares à Chénas et la maison beaunoise Joseph Drouhin a lancé officiellement jeudi soir 23 octobre son partenariat avec les Hospices de Belleville. Ce lancement nous a d’ailleurs semblé illustrer parfaitement la nature des liens qui se tissent actuellement entre gens de bonne volonté dans les deux vignobles. Les Bourguignons ont l’argent, l’histoire, le savoir-faire et une envie de se développer. Les vignerons du Beaujolais ont des moyens plus limités, mais un savoir-faire tout aussi ancien et riche. Les deux sont donc faits pour s’entendre. Jeudi soir 23 octobre, dans la grande salle des malades des Hospices on a ainsi vu une maison Bourguignonne soucieuse de se faire accepter par le tissu local et de ne surtout pas passer pour l’envahisseur bourguignon venu donner des leçons. Les Hospices de Belleville comptent un vignoble de près de 15 hectares* en appellations brouilly, fleurie, morgon et beaujolais-villages, cette dernière appellation ne rentrant pas dans le “deal”. Ces vignes ont été léguées aux Hospices en 1930, 1932 et 1966 et un partenariat a donc été signé avec la maison Drouhin à deux niveaux : exclusivité pour l’utilisation de la marque “Hospices de Belleville” et vente des vins à la maison qui se chargera de les commercialiser ; un partenariat de même nature lie depuis longtemps Drouhin et la famille du Marquis de Laguiche pour le montrachet grand cru et le chassagne-montrachet premier cru blanc Morgeot.
Pour en revenir au Beaujolais, les vignes des Hospices étaient jusqu’à ce jour exploitées en métayage (partage de la récolte à 50/50 avec le propriétaire) par deux vignerons : Jean-Paul Ducharne (fleurie et morgon) et Michel Brogat (brouilly et beaujolais-villages). Les deux vignerons vont rester en place et collaboreront avec l’équipe de la maison : Mélanie Sire pour la partie viticole et Jérôme Faure-Brac, directeur technique, pour les vins. “Il y a longtemps que nous voulons investir dans le Beaujolais. Il nous faut maintenant apprendre à connaître les terroirs et les vignerons des Hospices seront précieux. Ensuite, nous apporterons notre savoir-faire à la vigne, en vinification, en élevage et surtout notre philosophie qui reste la même depuis toujours : exprimer dans les vins les nuances des terroirs et pas des recettes oenologiques. S’il est possible de produire des cuvées parcellaires aux Hospices de Belleville, nous le ferons. Pour sortir par le haut, il faut jouer la carte des terroirs !”, explique Frédéric Drouhin, PDG de la maison. Au plan commercial, une étiquette associant les codes graphiques de Drouhin et des Hospices va bientôt sortir et la maison apporte dans la corbeille des mariés ses réseaux commerciaux internationaux. “La maison exporte 80% de ses vins dans 90 pays et nous avons reçu un accueil positif de nos importateurs pour distribuer les vins”, assure Frédéric Drouhin. Pour conclure son discours, ce dernier a troqué sa casquette de PDG de la maison pour celle plus politique de président de l’Union des maisons de vins de Bourgogne. “Nous travaillons dans un monde global et il n’y a pas de concurrence entre Bourgogne et Beaujolais. Les Bourguignons du nord viennent ici pour diverses raisons alors il faut nous associer pour travailler ensemble plus étroitement et notamment pour communiquer sur nos vins.” Le passage en fin de soirée de Gilles Paris, le nouveau président de l’interprofession (Inter Beaujolais) pour un échange amical avec Frédéric Drouhin est à notre avis le signe qu’entre Bourgogne et Beaujolais, les diplomates et les gens raisonnables ont toutes les chances de l’emporter sur les “frileux”. Si le mariage n’est pas encore d’amour, il est déjà de raison.
* 6,52 hectares de fleurie, 5 de brouilly, 2,28 de morgon et 93 ares de beaujolais-villages.
Christophe Tupinier

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