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publié le 15 novembre 2018

Hospices de Beaune 2018 : vous pouvez casser votre tirelire ! !

 

La dégustation des cuvées des Hospices de Beaune est toujours un moment particulier dans l’année, un rien sentimental, reconnaissons-le et professionnellement passionnant parce qu’elle donne le “ton” du nouveau millésime. En dégustant aux Hospices, on se rend compte immédiatement de ce que le millésime a pu donner dans un grand domaine (60 hectares environ), sur de nombreuses appellations réparties dans plusieurs régions viticoles et avec un nombre considérables de terroirs très différents, le tout avec des pratiques viticoles et oenologiques proches de celles des plus grands.
Et la dégustation ce matin de 49 des 50 cuvées (le Puligny-Montrachet n’était pas proposé à la dégustation) qui seront mises en vente aux enchères ce dimanche 18 novembre a donné le “ton” d’un très grand millésime, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre après un été aussi favorable. Ludivine Griveau, régisseuse du domaine depuis 2015 a de toute évidence su donner les bonnes consignes aux vignerons des Hospices pour que les rendements naturellement généreux de l’année restent globalement dans les limites du raisonnable. Les vignes pas trop chargées ont été récoltées à maturité optimale comme en attestent la générosité et le côté “solaire” des vins, blancs comme rouges, sans une once de lourdeur. 2018 est un millésime riche, c’est une évidence, bien équilibré et quelques points méritent d’être soulignés.En chardonnay, les Hospices ont produit ce que l’on appeler un beau millésime “à l’ancienne” dans le meilleur sens du terme. Dans le débat qui a fait rage à Meursault surtout pendant les vendanges entre tenants des vendanges précoces et de vins plutôt “tendus” et ceux qui préfèrent vendanger tard, des raisins mûrs et produire des vins riches, Ludivine Griveau a choisi son camp. Ses blancs 2018 ont du corps, de la chair, du gras, beaucoup de plénitude tout en restant très frais, précis.En vins rouges, la dégustation était divisée en deux tables : les vins d’appellations “modestes” (Monthelie, Auxey-Duresses, Savigny-les-Beaune, Beaune, Pernand-Vergelesses, Santenay) et les “grandes” appellations (Pommard, Volnay, grands crus). Les “grands” vins sont à leur place, pleins, raffinés, “spectaculaires” parfois même sur quelques premiers crus et grands crus, avec une forme de perfection que l’on ne trouve que dans les plus grandes années ; mais les progrès les plus significatifs cette année sont à relever sur les vins des appellations plus modestes, avec notamment 3 cuvées vinifiés sans soufre (Monthelie, Santenay et Pernand-Vergelesses). Un travail de fond a été mené depuis plusieurs années pour relever le niveau de ces cuvée “d’entrée de gamme” et il a porté ses fruits en 2018. N’hésitez donc pas dimanche à casser votre tirelire pour l’un de ces vins (quelques-uns figurent ci-dessous dans nos coups de coeur) ; ils le méritent.Le boisé a toujours été sinon un problème, pour le moins un sujet de discussion aux Hospices, ces derniers étant plus ou moins “obligés” d’élever la plupart de leurs vins en fûts de chêne neufs. Il est évident là aussi que les efforts menés depuis longtemps et avant même l’arrivée de Ludivine Griveau aux commandes, en partenariat avec les tonneliers, pour avoir des boisés moins présents, mieux intégrés aux vins ont pleinement porté leurs fruits en 2018.Quant aux cours, vont-ils monter, descendre ? Le nombre de pièces est en forte hausse par rapport aux derniers millésimes, ce qui pourrait peser à la baisse, mais le commerce des vins de Bourgogne se porte merveilleusement bien ce qui pourrait peser… à la hausse. Une seule chose est sûre : entre 2005, année de l’arrivée de Christie’s, et 2017, le prix moyen de la pièce de 228 litres est passé de 4 803 à 14 161 €, avec même un pic à 17 645 € en 2015, qui était il est vrai un très grand millésime… comme 2018 ! Rendez-vous sans faute ce dimanche, 14 h 00, sous les halles de Beaune !Christophe Tupinier
Nos coups de coeurVins rougesPernand-Vergelesses premier cru Les Vergelesses Rameau-Lamarosse (sans soufre) – 16/20Le plus beau Pernand aux Hospices depuis longtemps. Robe intense. Arômes purs de fruits noirs. Le vin est dense, juteux, long, bien enrobé par un boisé raffiné.
Savigny-les-Beaune premier cru Les Vergelesses Forneret – 16/20On reste dans le secteur des Vergelesses, mais cette fois côté Savigny avec la même réussite. Robe intense. Arômes frais de fruits noirs bien mûrs. Bouche juteuse, dense, avec de beaux tanins sucrés, tendres et élégants.
Auxey-Duresses premier cru Les Duresses Boillot – 16,5/20Un Auxey-Duresses de haut vol, à la texture tendre, soyeuse, concentrée et noble.
Beaune premier cru Rousseau Deslandes – 16/20
Arômes purs de fruits noirs, de réglisse… Le vin est riche, tendre, avec un fruité “sucré” et une bonne longueur.
Beaune premier cru Les Grèves Pierre Floquet – 16,5/20Robe intense, brillante. Le vin est très typé des Grèves, avec un grain tendre, soyeux et une grande intensité du fruit bien mûr, complété de notes épicées..
Beaune premier cru Guigone de Salins – 17/20Robe intense, brillante. Arômes puissants, nobles, de fruits noirs, de réglisse, d’épices… Le vin est concentré, juteux, avec de beaux tanins fins et “sucrés”.
2 cuvées : Volnay premier cru Les Santenots Gauvain et Jéhan de Massol – 17/20Gauvain n’est pas toujours au niveau de l’autre Santenots des Hospices, Jéhan de Massol, mais en 2018, c’est le cas, avec deux styles différents : la force, la concentration veloutée, sensuelle, tendre pour Gauvain et le soyeux, l’équilibre, l’élégance pour Jéhan de Massol. Difficile de les départager aujourd’hui !
Pommard premier cru Les Epenots Dom Goblet – 18/20Quel vin, aux arômes riches et précis de fruits noirs, d’épices, de réglisse… La densité en bouche est impressionnante, avec des tanins veloutés, beaucoup de force, d’énergie et de classe.
Corton grand cru Docteur Peste – 16,5/20Robe intense. Arômes encore discrets, mais profonds de fruits noirs, d’épices, avec une note grillée. Le vin est puissant, charnu, droit. Beau potentiel.
Corton grand cru Clos du Roi Baronne du Baÿ – 17/20Le Clos du Roi est au sommet de la hiérarchie des Cortons des Hospices, avec beaucoup de densité, des tanins nobles, riches et raffinés.
Echezeaux grand cru Jean-Luc Bissey – 18Robe noire… Nez riche, profond, élégant. Bouche à la fois consistante, concentrée, veloutée et droite. Grand vin de garde !
Clos de la Roche grand cru Cyrot-Chaudron / G. Kritter – 19/20Nous aurions pu mettre 20 sur 20 et il le méritera sans doute dans quelques années. Toujours est-il que ce Clos de la Roche est un monument. Arômes puissants et nobles de fruits noirs, d’épices douces, de réglisse, de graphite… Bouche où l’on retrouve la minéralité fine du terroir, enrobée de tanins veloutés, raffinés, d’une chair fruitée mûre et fraîche, d’un boisé délicat. Millésime, maitrise technique et terroir se mêlent pour arriver à une forme de perfection !
Mazis-Chambertin grand cru Madeleine Collignon – 18,5/20Quel vin là aussi, “spectaculaire” ! Robe d’une formidable intensité. Arômes riches et complexes où l’on retrouve tout le registre des fruits noirs bien mûrs, des épices… Bouche riche, veloutée, suave et élégante.
Autres vins rouges notés : Monthelie Les Duresses Lebelin (sans soufre – 15,5/20), Santenay Christine Friedberg (sans soufre – 15/20), Savigny-les-Beaune premier cru Arthur Girard (15/20), Savigny-les-Beaune premier cru Fouquerand (15,5/20), Beaune premier cru Les Montrevenots Cyrot-Chaudron (14/20), Beaune premier cru Hugues et Louis Bétault (15/20), Beaune premier cru Brunet (15,5/20), Beaune premier cru Maurice Drouhin (15,5/20), Beaune premier cru Clos des Avaux (16/20), Beaune premier cru Dames Hospitalières (15/20), Beaune premier cru Nicolas Rolin (15,5/20), Volnay premier cru Général Muteau (14,5/20), Volnay premier cru Blondeau (16,5/20), Pommard Billardet (15/20), Pommard Suzanne Chaudron (15,5/20), Pommard Raymond Cyrot (15,5/20), Corton grand cru Charlotte Dumay (15,5/20).

Vins blancsPouilly-Fuissé Françoise Poisard – 16/20Voilà un vrai pouilly-fuissé, de Chaintré, avec des arômes de fruits jaunes, d’agrumes, du gras, de la matière et une belle finale sur le citron confit.
Chablis premier cru Côte de Léchet Jean-Marc Brocard – 16/20La Côte de Léchet est un terroir à la fois très minéral et très solaire. Une double-personnalité qui s’exprime bien dans ce vin aux notes d’agrumes, de fruits bien mûrs. La bouche est droite, pure et concentrée. Un chablis comme on les aime !
Meursault premier cru Les Porusots Jéhan Humblot – 15,5/20Robe dorée, brillante. Nez parfumé, expressif, sur les fruits bien mûrs et frais. Le vin a du corps, du caractère et un bon équilibre.
Meursault premier cru Les Genevrières Philippe le Bon – 17/20On retrouve ici toute l’élégance gourmande des Genevrières, avec une bouche “tapissante”, onctueuse, au grain très élégant.
Meursault premier cru Les Charmes Albert Grivault – 17/20Robe dorée, brillante ? Arômes profonds, complexes, puissants et fins. En bouche, c’est du Meursault : plein, gras, droit et élégant.
Corton-Charlemagne grand cru François de Salins – 18/20Voilà un corton-charlemagne très typé, peu expressif, mais profond, racé, avec beaucoup de densité, de force et d’énergie.
Bâtard-Montrachet grand cru Dames de Flandres – 18,5/20Un Bâtard “archétypal” : puissant, dense, opulent, noble, à attendre quelques années avant dégustation.
Autres vins blancs notés : Beaune premier cru Montrevenots Suzanne et Raymond (14,5/20), Meursault Loppin (14,5/20), Meursault Goureau (15/20), Meursault premier cru Les Genevrières Baudots (15,5/20), Meursault Les Charmes Bahèzre de Lanlay (15/20), Corton grand cru Docteur Peste (16), Corton grand cru Vergennes (16/20), Corton-Charlemagne grand cru Roi Soleil (17/20).

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