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publié le 26 mai 2015

Un verre de bon bordeaux classique ?

 

Nous ne sommes pas sectaires à Bourgogne Aujourd’hui comme le prouve le contenu du magazine qui désormais comporte très souvent des articles et des guides d’achat sur d’autres régions françaises ou étrangères, pour lesquelles, avouons-le, nous avons une certaine “affection”. Dans ce même esprit, nous vous recommandons on ne peut plus chaudement de vous abonner sans plus tarder au blog (sans pub ni offre commerciale, ce qui est loin d’être le cas de tous les blogs) bordeauxclassicwine.fr de Franck Dubourdieu. Celles et ceux qui ont suivi l’aventure Bordeaux Aujourd’hui entre 2007 et 2009 savent que Franck était alors un acteur majeur de notre tentative d’ouverture aquitaine. Depuis 40 ans, Franck Dubourdieu, un enfant du Sauternais, défend le goût “classique” des vins de Bordeaux en opposition claire et à maintes reprises affichées à ce diktat personnalisé depuis le début des années 1980 par Robert Parker et quelques autres ; diktat qui, sous le prétexte de la modernité, entend faire croire au monde que le microbullage, la sur-extraction de tannins, la couleur noire et le boisé-vanillé à outrance sont l’avenir et la nouvelle norme des grands vins.
“Mais vous et Franck Dubourdieu pouvez toujours raconter ce que vous voulez, Parker a déjà gagné”, vont sans doute faire remarquer quelques esprit avisés. Oui et non ? La résistance, longtemps cantonnée à quelques ilots viticoles, au premier rang desquels la Bourgogne, s’est depuis le début organisée. Et puis Robert est humain, il vieillit et on peut se demander si le moment n’est pas venu de lui souhaiter une longue et heureuse retraite à déguster des vins oxydés avant l’heure et de passer à autre chose. Car voyez vous, le goût classique des vins, grands et petits, de Bourgogne, de Bordeaux et d’ailleurs ce n’est pas de la cuisine oenologique, mais l’expression des terroirs, prestigieux ou plus modestes.
Christophe Tupinier

Retrouvez ci-dessous la “profession de foi” de Franck Dubourdieu.

“N’y a-t-il pas abus de langage à dire que ma
philosophie relève de la « vérité » du goût ? D’un certain goût auquel je
m’efforce de rester fidèle depuis 40 ans : le goût classique. C’est du moins la ligne de conduite que je me
suis assignée et plus particulièrement depuis que je suis devenu critique indépendant. La liberté d’expression est la
condition sine qua non d’un travail cohérent et sérieux.Je m’interdis cependant la critique négative et publie uniquement ce que j’estime intéressant
pour l’amateur.

Je dois aussi faire remarquer que mon travail de
dégustation quasi journalier concerne l’ensemble des producteurs bordelais, des
crus les moins connus et néanmoins parfois excellents, aux crus les plus
réputés.

J’ai depuis toujours inscrit mon goût du vin dans le style
classique, notion certes subjective mais qui dans les grandes lignes (du
goût et de l’odorat) requiert une certaine objectivité. Il se situe entre deux
extrêmes :

– D’une part, il rejette les vins insuffisants,
industriels, à forts rendements, vins maigres, dilués, pauvres, déséquilibrés,
sans fruit, à l’arôme faible, disgracieux ou même dévié ;

– D’autre part, il fuit l’exagération, l’asphyxiante
modernité des vins standards, simples, faciles, racoleurs, parfois surchargés,
hyper-extraits, bodybuildés et en général – un malheur n’arrive jamais seul –
sur-boisés. Ce sont des vins prêts à plaire pour les néo-consommateurs, des faux
grands vins dont l’évolution en bouteille, souvent éphémère, n’est pas en
mesure d’exprimer, s’il en est, le potentiel qualitatif (finesse) inféodé au Terroir.
Je suis viscéralement opposé à ce style
moderne associé à un boisé trop prononcé qui contredit le concept de Terroir.

Le goût « classique » honore le juste compromis entre la structure (puissance,
concentration…) et le degré optimal de finesse
; un goût qui démontre l’unité dans la pluralité, la synthèse harmonieuse
témoignant de la singularité de l’origine sinon de la supériorité du terroir.Je défends ce goût classique, d’une intangible orthodoxie partagée par un grand
nombre d’amateurs et de professionnels. Si le goût est personnel on se rend
compte que le « bon goût » est consensuel.

La permanence génétique de ce goût (la stabilité
anatomo-physiologique de l’appareil gustatif de génération en génération), son
historicité (les grandes bouteilles, vieilles, certaines de plus d’un siècle)
ainsi que sa confrontation (l’acquis), en Europe sinon en France, avec la plus
haute gastronomie et les vins les plus fins, lui confèrent une autorité
indiscutable.

Tout en professant ce goût classique, en le partageant (souvent), je ne prétends pas
détenir le monopole de la connaissance dans ce domaine. Chacun est l’apprenti
et le maître de son propre goût en le mesurant, en le comparant avec celui
d’autrui”.

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