Vendanges 2024, rendez-vous dans deux semaines, mais…

Prenons un peu de hauteur… (ce matin au-dessus des premiers cru de Beaune et Savigny-les-Beaune).

Les vacances sont terminées et il y avait du monde ce matin dans les vignes à Beaune pour effectuer des prélèvements de maturité et suivre l’évolution du vignoble. D’après les premiers retours de vignerons contactés, rencontrés, ces derniers jours et ce matin, partout en Bourgogne, le pinot noir aurait quelques jours d’avance sur le chardonnay et ce pour deux raisons : une floraison un peu plus rapide et des pertes de récoltes plus importantes occasionnées par le mildiou et le rot brun sur grappes suite aux pluies exceptionnelles du printemps et du début d’été.

Les cumuls sont très variables d’un secteur à un autre (globalement, a priori, la côte de Nuits a davantage été arrosée que la côte de Beaune), et à ce jour l’excédent de pluviométrie par rapport à un année normale serait de l’ordre de 50% au niveau régional ce qui est bien sûr considérable ; des pluies tombées sous forme de véritables “sacs d’eau”, qui ont en permanence lessivé les traitements effectués par les producteurs obligeant ces derniers à de multiples passages en mai, juin, juillet… pour tenter de conserver les vignes dans un état satisfaisant.

Une extrême variabilité d’une parcelle à une autre

A ce jour, le seul constat à faire est celui d’une extrême variabilité des situations d’une parcelle à une autre et il est clair que la précision de la viticulture, du bon traitement effectué ou pas le jour J, vont faire une énorme différence au final particulièrement dans les vignes cultivées en bio, tout le monde le reconnait, mais pas seulement…

En ce qui concerne les maturités, “dans les parcelles les plus précoces de pinot noir, comme à Volnay, Beaune, on dépasse les 10°, un degré de plus environ qu’en chardonnay”, nous expliquait ce matin Frédéric Wéber, directeur technique de la maison Bouchard Père et fils qui exploite une centaine d’hectares en côtes de Beaune et de Nuits. La maison envisage de récolter les parcelles les plus précoces, des jeunes vignes, dès le 12 septembre et de lancer la “grosse” équipe dès le 15-16 : “mais rien n’est encore sûr. Le mois d’août a heureusement été plutôt clément, il fait beau, mais la météo des deux prochaines semaines sera cruciale. Si le temps reste ensoleillé, chaud, cela pourrait aller vite dans la mesure ou il n’y a pas une grosse récolte et il faudra être vigilant. Si nous prenons encore des orages…”, les choses pourraient mal tourner avec une dégradation de l’état sanitaire.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Beaucoup de vignerons vont seulement commencer leurs prélèvements de maturité dans des vignes où la véraison n’est pas encore terminée et la suite de l’histoire de ce millésime 2024 reste à écrire.

Christophe Tupinier