Accueil Actualités A Chablis, les vignerons retrouvent le moral !

publié le 12 janvier 2023

A Chablis, les vignerons retrouvent le moral !

Le vignoble du Chablisien et le village de Courgis.

 

Les appellations de l’Yonne, Chablis en tête, sont mises à l’honneur dans le numéro 168 de Bourgogne Aujourd’hui actuellement en vente. Retrouvez ci-dessous l’article central de ce dossier qui comprend également un guide d’achat de près de 300 bouteilles à partir de 9 euros.

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C’est un peu toujours la même chose quand vous allez voir des vignerons ! Ils ne peuvent s’empêcher de vous parler du dernier millésime, 2022, quand bien même l’objet de votre visite concerne un millésime pas si ancien que cela, 2020 en l’occurrence, mais qui pour eux appartient déjà au passé. C’est que la terrible saison 2021 a marqué les esprits, avec le gel, les maladies, et au final, une récolte bien maigre, divisée par deux. 2022 est donc une vraie bénédiction. Les caves sont pleines d’un beau millésime dont nous aurons l’occasion de reparler en détail en août 2023, et tout le monde a donc retrouvé le sourire…

Mais revenons donc à nos moutons et au millésime 2020, dans lequel les vignerons ont produit une belle récolte raisonnable en quantité, quarante-cinq à cinquante hectolitres par hectare. 2020 était une forme de « norme » dans le Chablisien et de grande qualité. « 2020 est étonnamment un millésime assez tempéré, presque classique malgré la date de récolte très précoce ; au domaine, nous avons commencé dès la fin du mois d’août », explique Benoît Droin, vigneron à Chablis. 2020 doit cette forme de classicisme à un mois d’août qui a finalement pris l’aspect d’un beau mois de septembre, sans températures trop élevées (des 30 degrés à l’ombre fréquents, mais pas de 35°), régulièrement arrosé, sans excès ni manque d’eau, avec des nuits fraîches ; au bout du compte, la maturité a progressé tranquillement pour atteindre chez les producteurs sérieux des niveaux élevés, 12,5 à 13 degrés naturels, tout en préservant de bonnes acidités dans les raisins de chardonnay comme d’ailleurs de pinot noir ou de sauvignon. La région n’aura finalement connu qu’un « coup de chaud », fin juillet, mais de taille et avec des conséquences lourdes ; la morsure du soleil a alors fait partir en fumée 10 à 20 % de la récolte, voire plus dans les vignes rognées ou dans lesquelles un traitement au soufre avait été effectué quelques jours auparavant. Sans ce pic de canicule, le vignoble aurait sans doute fait le plein.

En blanc, tant en chardonnay qu’en sauvignon, les vins sont concentrés, tout en gardant beaucoup de pureté et une fraîcheur qui peut confiner à la maigreur marquée de notes végétales dans les vignes récoltées trop tôt. Le grand mystère pour nous concerne les vins rouges, particulièrement en Irancy, qui globalement restent aujourd’hui encore très serrés ; les couleurs sont denses et les densités de bouches impressionnantes, mais les vins vont avoir besoin de quelques années supplémentaires pour se révéler.

 

Polémique autour de la future cité des vins ?

Mais dans l’Yonne, l’actualité tourne autour de la future Cité des Vins de Chablis. « La Cité des Vins de Chablis ! Le mauvais goût de la façade, toit en bois et longerons jaune ! Et façade jaune. Le Petit Pontigny, cave du 13ème siècle, avec des portes aluminium ! Que dit l’architecte des monuments historiques ! Un vrai scandale de dénaturer un site historique […] ». Le message posté le 12 octobre dernier par Christian Moreau, vigneron de caractère, sur son compte Facebook, a en effet fait du bruit et, d’après les informations que nous avons pu recueillir auprès de quelques-uns de ses confrères, il n’est pas le seul à se poser bien des questions face à cette future Cité des Vins dont les travaux avancent et qui dévoile chaque jour un peu plus son architecture. Jérôme Diguet, responsable du projet Cité des Vins à l’interprofession (BIVB), insiste sur le fait que le projet de l’architecte Claude Correia, de Saulieu, était connu de tous et que le bâtiment est encore en cours de construction. « La façade n’est pas terminée ; elle sera habillée de lames de pin Douglas, d’un enduit de terre, des brise-soleil restent à installer et un jardin est prévu devant le bâtiment… Ces points sont importants pour l’esthétique finale du bâtiment. » Bref, les travaux ne sont pas terminés, mais la polémique enfle alors que l’ouverture est prévue à Chablis, Beaune et Mâcon au printemps 2023. L’hiver sera chaud dans l’Yonne !

 

Christophe Tupinier

Photographies : Thierry Gaudillère

 

 

 

Repères

(Source BIVB – récolte 2021)

Département : Yonne.

Chablis grand cru : 101 hectares (ha).

Chablis premier cru : 778 ha.

Chablis : 3 712 ha.

Petit-Chablis : 1 230 ha.

Bourgogne et bourgognes identifiés de l’Yonne (rouges et blancs) : 713 ha.

Bourgognes, Coteaux Bourguignons : 883 ha.

Crémant de bourgogne : 258 ha.

Irancy : 208 ha.

Saint-Bris : 172 ha.

Vézelay : 78 ha.

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