Ludivine Griveau, régisseuse du domaine des Hospices de Beaune, en plein décuvage d’un vin rouge du millésime 2022.
Le numéro 167 de Bourgogne Aujourd’hui est en vente en ligne et chez les marchands de journaux. Il comporte comme toujours à cette époque de l’année un dossier sur Beaune et la vente des vins du domaine des Hospices.
Retrouvez ci-dessous l’article complet consacré aux “news” du domaine et notamment la certification en bio des 60 hectares de vignes. Le dossier compote également un “flash back” sur les pièces des présidents 2018, un classement des meilleures cartes des vins des restaurants beaunois, et les bonnes adresses “tendance” du moment.
« La philosophie bio était déjà ancrée dans nos pratiques et avait été initiée par mon prédécesseur, monsieur Masse », rappelle Ludivine Griveau-Gemma. « Depuis 17 ans, nous n’utilisons plus d’intrants chimiques. Aujourd’hui, les 60 hectares du domaine sont engagés dans la conversion en bio et avec eux les 23 personnes qui travaillent les vignes. La santé et l’environnement ont été mes deux motivations pour sauter le pas. En travaillant pour un hôpital, l’éthique de soin a un sens et nous devons prendre exemple sur la dévotion de nos soignants. Je ne l’ai pas fait plus tôt tout simplement parce que je n’étais pas prête ; il faut du temps et de l’observation pour voir comment les vignes se comportent. Il a fallu solder des prérequis techniques et investir dans du matériel pour les techniciens. J’avais aussi besoin d’une adhésion forte des équipes qui ont dû adapter le vignoble, adopter des gestes nouveaux. La Fredon et la chambre d’agriculture de Côte-d’Or nous ont beaucoup aidés ». Après trois années de conversion comme le veut la législation, 2024 sera donc le premier millésime certifié bio aux Hospices. Les vins étant vendus en fûts le troisième dimanche de novembre, ce sera aux acheteurs négociants-éleveurs de faire le choix de revendiquer ou non la mention bio.
46 cuves contre 16 en 2021
L’arrivée du bio au domaine ne doit pas faire oublier l’actualité et un millésime 2022 « qui nous en met plein les yeux », sourit Ludivine Griveau-Gemma. « L’hiver a été doux, avec une pluviométrie correcte. Encore une fois, le gel nous a valu quelques frayeurs mais rien de plus. La vigne a bien poussé, avec un été sain et des passages pluvieux opportuns. La sortie de fruits était très généreuse. La vigne a bien résisté à la chaleur, comme si très tôt, elle avait décidé de produire. L’été nous a fait peur ; à elle non. Nous avons commencé de vendanger à Pouilly-Fuissé le 25 août, avant de débuter le 29 en Côte-d’Or. Les vendanges auront été les plus longues de ces 20 dernières années aux Hospices, avec la dernière parcelle coupée le 16 septembre. Tout n’était pas mûr de la même façon, avec un ordre de maturité décalée, mais maintenant je suis rassurée sur mes choix de dates de récolte.
Les blancs sont denses, avec de beaux équilibres et du fruit. Début octobre, les vins avaient presque tous achevé leur fermentation alcoolique. Les aromatiques sont un peu moins exubérantes qu’en 2021, avec un côté un peu sérieux, presque tanique. On a eu de beaux rendements en jus, mais les peaux des baies étaient épaisses, ce qui explique cette sensation de robustesse, un peu comme en 2019.
En rouge, on a rempli 46 cuves, contre 16 l’an dernier. Tout a été égrappé et les cuvaisons ont duré de 18 à 24 jours. On a encuvé des billes plus juteuses, avec 9 jours de macération pré fermentaire à froid pour aller chercher les arômes et les couleurs d’abord, puis les tanins. Les décuvages se sont terminés le 30 septembre, pour laisser la place à la réalisation et à l’assemblage des cuvées. Deux profils de vins se dessinent avec des cuvées plutôt sur la sucrosité et la rondeur, toute en gourmandise, déjà flatteuses, et d’autre plus marquées par la force et la concentration, avec des tanins plus épais. Nous n’avons rien fait de particulier pour ça, c’est simplement le millésime qui ne sera pas homogène. Notre objectif d’équilibre est là, avec des robes profondes, des aromatiques intenses et nettes. Les degrés sont plus importants que ce que l’on avait imaginé sur certaines cuvées, allant parfois jusqu’à 14 degrés après la vinification ».
Près de 800 pièces à la vente
S’il est encore trop tôt pour annoncer le nombre exact de pièces proposées à la vente le dimanche 20 novembre, il sera supérieur aux 362 lots mis aux enchères l’an dernier et devrait se situer dans une fourchette haute, plus près des 800 pièces. Comme tous les ans, la pièce de charité, vendue au profit de deux associations (voir encadré), répondra à trois critères fondamentaux : « Un grand vin, une sélection dans la sélection », précise Ludivine Griveau-Gemma. « Un contenant spécial par sa spécificité technique, sa provenance ou son histoire. Le tout pour accueillir une pièce unique au monde ».
Si à l’heure où nous écrivons ces lignes, rien n’est finalisé, il semble que le domaine des Hospices de Beaune proposera à l’occasion du week-end de la Vente des Vins, une dégustation inédite au grand public, avec des bouteilles de sa réserve personnelle.
Textes : Elisabeth Ponavoy
Photographie : Thierry Gaudillère
Princesse Margot et Vision du Monde bénéficiaires de la pièce de charité
Cette année, la cause des enfants a été retenue et ce sont deux associations qui se partageront la somme récoltée par la vente de la pièce de charité, un des temps forts de l’évènement. Princesse Margot, créée en 2012 par Muriel Hattab s’est donnée pour missions d’accompagner les enfants atteints de cancer et d’aider les familles à traverser l’épreuve de la maladie. Le projet porté par l’association avec les bénéfices de la pièce de charité est intitulé « La maison des Parents » et s’inscrit dans le prolongement de sa mission d’accompagnement des jeunes malades et de leur famille.
Vision du Monde, la seconde association retenue, est présente partout où des enfants souffrent. Sa mission est de venir en aide aux plus vulnérables, de les sortir de l’extrême pauvreté et de leur donner les moyens de vivre pleinement leur vie. Grâce à la contribution apportée par la vente de la pièce de charité, Vision du Monde souhaite investir dans l’un de ses projets prioritaires, « Kenya Big Dream », qui vise à lutter contre les mutilations génitales et le mariage des enfants.
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