Il est difficile de dire laquelle des deux nous a le plus impressionné, mais toujours est-il que les cuveries construites par les maisons Faiveley (article ci-joint) et Jean-Claude Boisset à quelques centaines de mètres de distance, à Nuits-Saint-Georges (21) vont marquer une étape architecturale importante en Bourgogne, en matière de cuveries de vinification. Jusqu’alors, les Bourguignons avaient privilégié le fonctionnel et la technique, l’esthétique étant réservée à quelques réalisations de plus petites tailles. Avec Faiveley et Boisset, on entre dans une nouvelle ère, celle du monumental allié au beau, à l’artistique presque, tout en se dotant bien sûr de toutes les dernières innovations en matière de techniques oenologiques.
Nous avons eu la chance de visiter il y a quelques jours la cuverie Boisset, imaginée par Frédéric Didier, l’architecte en charge des travaux de rénovation à Versailles, avec le géobiologue Georges Prat comme consultant ; cuverie située sur l’emplacement de l’ancien couvent des Ursulines bâtit en 1634 et occupé jusqu’à la Révolution Française. La visite commence inévitablement à l’extérieur, par ce toit végétalisé qui fait fantasmer toute la Bourgogne depuis des mois ; de forme arrondie (la forme de l’oeuf…), le toit d’une quinzaine de mètres de hauteur (du sommet, vue imprenable sur la ville de Nuits et les coteaux) est recouvert d’un mètre de terre et planté de pieds de vignes producteurs de raisins de bouche. “C’est une colline artificielle dont l’objectif est de marquer une continuité dans le paysage et de faire rentrer la vigne dans la ville”, explique Grégory Patriat, le vinificateur de la maison Jean-Claude Boisset. Au sommet, un oeil de verre éclaire naturellement la cuverie de 1 500 m2, d’une capacité de 2 000 hl.
Après avoir longé la cuverie par le nord, on se gare face au versant exposé à l’est (côté ville) de la “colline”, avant de pénétrer dans le hall où se mêlent le chêne, le verre, la pierre et l’acier dans une ambiance épurée, presque religieuse, “entre Terre et Ciel”, pour reprendre la signature Jean-Claude Boisset. “Bois non traités, peintures bio, sols en carrelage sans résine… C’est un bâtiment sans chimie. Les cuves sont thermorégulées, mais il n’y a pas de climatisation dans la cuverie ; le toit assure une isolation très efficace, nous avons pu le constater cet été”, assure Grégory Patriat . Une porte vitrée donne accès au vaste jardin du couvent, qui a été remis en valeur. Mais repassons la porte vitrée pour revenir dans le hall d’accès et monter le grand escalier en chêne qui donne accès à la cuverie elle-même : 1 500 m2 donc, 2200 M3 de béton posés sur 160 pieux creusés à plus de 20 mètres de profondeur dans le sol nuiton.
Le chai à vins rouges, au toit arrondi dont l’éclairage rappellera “un ciel étoilé un soir de vendanges” est entièrement gravitaire et équipé de 54 cuves de 15 à 55 hl disposées en cercle. Les cuves sont remplies depuis le haut par des petits wagonnets de 200 kg qui suivent une passerelle avant de déverser les raisins dans les cuves. A l’étage en dessous de la cuverie, se trouvent de vastes caves de 2000 m2, des 18ème et 19ème siècles. La cave à vins blancs a été entièrement refaite en pierre de Corton, en recréant 12 clefs de voute symbolisant les 12 mois de l’année. A l’intérieur de cette cave, au milieu des fûts, un espace de dégustation entièrement vitré et équipé des dernières technologies a été aménagé.
L’ensemble laisse davantage l’impression d’une oeuvre d’art que d’une cuverie et elle devrait d’ailleurs être ouverte au public dès la fin de cette année pour des visites de petits groupes, sur réservation.
La maison Jean-Claude Boisset commercialise 250 000 à 300 000 bouteilles par an et ses vins (à l’exception de 3 hectares de vignes en propriété) sont essentiellement issus d’achats de raisins.
Christophe Tupinier
PS : Précisons qu’aucune photo de l’intérieur n’est donnée tout simplement parce que la maison souhaite garder le secret jusqu’à l’inauguration officielle le 5 octobre
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