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publié le 25 février 2019

Mugneret-Gibourg, une histoire de femmes !

 

Viticulture, vendanges,
vinifications, commerce… Les soeurs Mugneret dévoilent leurs secrets qui, sur
certains points, dénotent par rapport à bien d’autres grands domaines.
Une
viticulture très raisonnée

Depuis 2016 et la fin
du contrat de métayage avec Fabrice Vigot, le domaine exploite huit hectares de vignes ; deux salariés viticoles ont d’ailleurs
été embauchés à cette occasion et placés sous la responsabilité de Florent
Lompré, le chef de culture. Les vignes du Domaine Mugneret-Gibourg ont un âge moyen élevé,
autour d’une cinquantaine d’années et tout est mis en oeuvre pour préserver ces
vieilles vignes ; les seuls arrachages effectués ces vingt dernières années l’ont été sur une moitié (virosée) des
Ruchottes-Chambertin (32 ares) replantée en 2000, et sur un hectare de Vosne-Romanée gelé en décembre 2009
et replanté en 2011. Les désherbants ont été arrêtés dès le début des années
2000 et les sols sont intégralement travaillés. Le domaine n’est pas en viticulture
biologique, ni en biodynamie, pas encore, mais il avance toujours plus loin,
pas à pas, dans la voie de la viticulture raisonnée. « Nous ne sommes pas
en bio, mais nous utilisons des produits bio quand c’est possible et des
produits de synthèse quand il le faut absolument. Le tout avec des matériels de
pulvérisation très performants qui permettent d’être très précis tout en
réduisant les doses. Pour l’heure, cela nous semble être un bon compromis »,
estime Marie-Christine Teillaud-Mugneret. La qualité des raisins
est bien sûr primordiale. Cela passe par un contrôle sévère des rendements
pouvant aller jusqu’à une vendange en vert si besoin est (comme en 2017 dans la
vigne de Chambolle-Musigny premier cru Les Feusselottes qui avait beaucoup « compensé » après le gel de
2016 qui avait détruit 90 % de la récolte), et un effeuillage manuel plus
ou moins drastique selon l’année, mais systématique, côté nord, sur la bande
des raisins, pour bien ventiler les pieds et vendanger des grappes saines.

La
vinification et l’élevage

Après tri, la règle au
domaine est l’éraflage des raisins et à ce jour, les essais de vinification en vendange entière se
sont limités à l’échezeaux ; en 2016, la petite récolte liée au gel avait
contraint le domaine à garder un peu de raisins entiers pour remplir la cuve et
l’expérimentation a été reconduite en 2017, à hauteur de 15-20 %. Après
des macérations préfermentaires à froid de quatre à sept jours en moyenne, selon la température des raisins à leur arrivée
en cuverie, les vinifications, conduites avec plus ou moins de remontages et de
pigeages, ont des objectifs différents selon les AOC. Pour les villages
(nuits-saint-georges et vosne-romanée), le bourgogne, la macération dure deux
semaines environ avec l’idée de ne pas trop extraire pour garder le fruit et
une certaine souplesse. « C’est différent en premiers crus et grands crus,
où il faut plus de structure pour que les vins se gardent », estime
Marie-Andrée. Alors, les
vins restent une semaine de plus à « infuser » dans les cuves en fin
de fermentation alcoolique. On peut donc parler de vinifications « actives »,
pendant lesquelles le domaine cherche donc à optimiser le potentiel de chaque
cuvée.

En fin de fermentation,
les vins sont entonnés par gravité puis élevés à 100 % en fûts de chêne classiques de 228 litres uniquement, avec 20 %
de bois neuf en villages,
40 % en premiers crus,
60 % en échezeaux, 70-75 % en ruchottes-chambertin et
clos-de-vougeot. Quatre tonneliers différents sont utilisés sur chaque
appellation ; une fois la fermentation malolactique réalisée (de décembre à avril),
les vins sont soutirés en juin, et après quinze mois de fûts, ils sont assemblés. Ajoutez deux à trois mois de plus « en masse », le temps qu’ils
sédimentent naturellement et la mise en bouteilles peut se faire sans collage, ni filtration. « Une
mise en bouteilles par
nos soins », précise Marie-Christine : « C’est un moment clef. Il y a
sans aucun doute d’excellents metteurs en bouteilles à façon, mais si l’on
devait faire appel à eux, je préfère retourner à mon métier de pharmacienne.
Quand on peut le faire chez soi, dans ses caves, sans pompe, quand on le
souhaite, à la bonne température, c’est un vrai plus pour les vins ».
Repères

Le Domaine Georges
Mugneret-Gibourg est né en 2009 de la fusion administrative des domaines
Georges Mugneret et Mugneret-Gibourg.

Domaine de 8
hectares : 100% en pinot noir et 100% en Côte de Nuits. 1,5 hectare
est encore confié en métayage à mi-fruit à Pascal Mugneret, un cousin (Domaine
Gérard Mugneret).

Commercialisation à 100% en bouteilles et entre 50 et 60% à l’exportation.

Appellations : Clos-de-Vougeot, Echezeaux et Ruchottes-Chambertin grands crus,
Chambolle-Musigny premier cru Les Feusselottes, Nuits-Saint-Georges premiers
crus Les Chaignots et Les Vignes Rondes, 
Nuits St Georges Village, Vosne-Romanée village, Bourgogne

Co-gérantes : Marie-Christine Teillaud-Mugneret et Marie-Andrée Nauleau-Mugneret.

Chef de
culture : Florent Lompré.
Il vous reste les deux-tiers du dossier sur le domaine Mugneret-Gibourg à lire dans le numéro 145 de Bourgogne Aujourd’hui que vous pouvez acheter au numéro et/ou vous abonner. Ce numéro contient également un dossier sur la progression du bio en Bourgogne, des guides d’achats sur Savigny-lès-Beaune, Chorey-lès-Beaune, les crus du Mâconnais, le Clos-de-Vougeot, des articles sur le domaine Henri et Gilles Buisson, à Saint-Romain, la maison Loron, entre Bourgogne et Beaujolais, ou encore sur les accords mets et vins avec la volaille de Bresse. 

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