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publié le 22 octobre 2018

Beaujolais, Beaujolais-villages : le train est lancé !

 

Les Beaujolais et Beaujolais-Villages constituent une véritable “mine” de vrais vins de terroir très abordables. Retrouvez ci-dessous l’article publié dans le numéro 21 de Beaujolais Aujourd’hui (joint à Bourgogne Aujourd’hui n°143). Il vous reste à lire l’ensemble du guide d’achat qui comprend plus de 170 vins (rouges pour l’essentiel, mais aussi blancs et rosés) de l’excellent millésime 2017… à partir de 6 € la bouteille.

Vous aimez les
beaujolais rouges légers, sur le fruit, gouleyants voire désaltérants ? C’est votre droit, mais il
nous semble que ce type de production soit amené à brève échéance, sinon à disparaître, pour le moins à se
faire rare. Il est même possible que ce type de beaujolais « à
l’ancienne » soit demain, ou après-demain, réservé aux vins nouveaux, les
beaujolais-villages et beaujolais de garde devenant des vins plus charpentés,
plus consistants, voire l’équivalent de crus pour les plus élaborés. C’est que
la fameuse « montée en gamme » dont tout le monde parle beaucoup
depuis près de dix ans, semble cette fois bien
lancée, ce que nous constatons dans plusieurs domaines.
Les vinifications sont
désormais plus longues, avec l’objectif d’apporter plus de densité à des vins
qui, dans la foulée, sont
désormais élevés plus longtemps. Chez Beaujolais
Aujourd’hui, nous dégustons les beaujolais et beaujolais
villages tous les ans à la même époque, en mai-juin. Sur le millésime 2014, 7
beaujolais-villages seulement sur les 86 dégustés étaient encore en cours
d’élevage le jour de la dégustation, début juin 2015, moins de 10 %
des vins. En juin dernier, nous avons dégusté 90 beaujolais-villages 2017, dont 33 étaient encore en cours d’élevage, plus du tiers.
Les appellations régionales du Beaujolais
connaissent aujourd’hui une véritable révolution culturelle oenologique, qui en aval, se traduit par une autre
révolution, celle de l’étiquetage des vins.

Les noms de villages vont fleurir sur les étiquettes
Les vignerons savent bien
que la référence à l’origine du vin (le village, le lieu-dit…) est un facteur
clef dans sa renommée et généralement aussi dans sa réussite commerciale, alors
ils passent aux actes. En 2015, 3 900 hectolitres seulement avaient été revendiqués en Beaujolais + nom de
commune sur 149 350 hectolitres
de beaujolais-villages au
total. En 2017, 11 900 hectolitres
ont été revendiqués en Beaujolais + nom de commune sur 159 650 hectolitres produits. Près du
triple… Attendez-vous donc à voir fleurir dans un avenir proche les mentions
beaujolais Lantignié (village en pointe dans la démarche), beaujolais Quincié,
beaujolais Le Perréon… sur les étiquettes, accompagnées parfois de noms de
climats. La tendance est la même en AOC beaujolais avec quatre fois plus d’hectolitres revendiqués en
beaujolais des Pierres Dorées entre 2015 et 2017.Cette nouvelle
politique est de toute évidence facilitée, portée par les dernières récoltes.
2015, 2016, 2017… Les millésimes de haut niveau, pour ne pas dire
« historiques », comme 2015 et 2017, se succèdent et tout porte à
croire que 2018 sera du même tonneau. En 2017 (voir guide d’achat en pages suivantes), le Beaujolais
a de nouveau connu un été caniculaire, marqué par la sécheresse… et quelques
sévères accidents climatiques : le gel printanier au sud de la région,
dans les Pierres Dorées et la grêle, dans le nord. Au final, si le Beaujolais
enregistre en 2017 une récolte minuscule, les vins sont partout exceptionnels
de concentration, de volume, tout en gardant de bons équilibres.
Mais tous ces efforts
qualitatifs vont bien devoir un jour ou l’autre se concrétiser dans les prix
des bouteilles, faute de quoi ils pourraient faire long feu. « On se
torture souvent la tête dès qu’il faut augmenter le prix de la bouteille de 50
centimes », reconnaissait un vigneron rencontré récemment. Le type de « cas
de conscience » qui est tout à l’honneur des vignerons du Beaujolais, mais
que n’ont pas leurs collègues bourguignons,
ni même d’ailleurs ceux de la plupart des autres grandes régions viticoles
françaises. Bref, il est bien connu que pour un amateur de vins, quand c’est
cher cela ne vaut pas toujours le prix demandé, mais quand c’est trop bon
marché, cela ne fait pas très sérieux. Et des vins capables de magnifiquement
vieillir vingt ans et plus, tout en ne coûtant 6 ou 7 euros
la bouteille, cela ne fait pas très sérieux…

Christophe Tupinier

Repères

Chiffres
officiels à la récolte 2017 (sources douanes – Inter Beaujolais).

Beaujolais-villages

Rouges : 3 856 hectares
– 153 922 hectolitres.

Blancs : 76 hectares – 3 173
hectolitres.

Rosés : 62 hectares – 2 608
hectolitres.

Beaujolais

Rouges : 4 608 hectares
– 162 612 hectolitres.

Blancs : 190 hectares – 7 747
hectolitres.

Rosés : 276 hectares – 11 090
hectolitres.
Total
crus : 5 972
hectares – 230 200 hectolitres.
Total : 15 040 hectares – 571 352 hectolitres.

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