Comme chaque année, les vignerons de Gevrey-Chambertin, appellation “star” de la Côte de Nuits, avaient organisé quelques jours avant la vente des vins des Hospices de Beaune, une dégustation de leurs villages, premiers crus et grands crus du millésime précédent, en l’occurrence 2017 ; il s’agissait donc de vins encore en cours d’élevage.
L’histoire est un peu longue à raconter, mais toujours est-il, pour résumer, que le syndicat viticole (ODG) avait pris il y a quelques années la décision d’organiser cette dégustation pour les professionnels en “réaction” aux dégustations organisées au printemps par la presse et notamment Bourgogne Aujourd’hui et considérées, par quelques vignerons de Gevrey, comme trop précoces par rapport à l’évolution des vins.
Le constat cette année encore, avec les 2017 donc, est que les vins en cours d’élevage ne se dégustent pas franchement mieux en novembre qu’au printemps. Ils se goûtent différemment…
Après tout, les vins du nouveau millésime du domaine des Hospices de Beaune sont tous les ans vendus 2 à 3 mois seulement après la récolte ce qui ne semble manifestement pas poser beaucoup de problèmes aux acheteurs… Bref, ce débat n’a pas vraiment de sens, même si les vignerons de Gevrey ont bien évidemment le droit de faire déguster leurs vins quand bon leur semble. Cela va de soi…
Ceci étant dit, venons-en à nos moutons et en l’occurrence aux Gevrey-Chambertin villages, premiers crus et grands crus 2017. Rappelons que même si le village de Gevrey-Chambertin avait été moins été touché que d’autres, comme Chambolle-Musigny, au sud, ou Marsannay, au nord, le gel de 2016 avait néanmoins imposé un « repos forcé » à bon nombre de vignes ; et, comme c’est souvent le cas l’année suivante, ces mêmes vignes se sont montrées généreuses, très généreuses, voire trop parfois ! Certains rendements se sont envolés, donnant au final un nombre non négligeable de vins légers et délicats, dans le meilleur des cas, fluides et creux dans le pire !
Cette dilution a incité certains vignerons à pratiquer des vendanges entières, comme si celle-ci pouvait compenser ou masquer celle-là ! Face aux
prix qui sont pratiqués aujourd’hui dans ces prestigieuses appellations, on était donc en droit d’attendre plus de maitrise des rendements, plus de matière et plus d’homogénéité sur tous les vins dégustés.
Mais attention, ne généralisons pas ! Beaucoup de domaines sérieux ont à l’évidence su maîtriser la vigueur de leurs vignes et contrôler les rendements. Voici donc des Gevrey-Chambertin 2017 dignes de leur rang (auxquels il convient d’ajouter ceux présentés début juin 2018 dans le numéro 141 de Bourgogne Aujourd’hui, “spécial millésime 2017”) et rendez-vous pour une prochaine dégustation de ces 2017 après la mise en bouteilles.
GEVREY-CHAMBERTIN VILLAGES
Sylvie Esmonin
Cuvée vieilles vignes 2017 – 15,5
Boisé appuyé, mais un joli jus qui devrait absorber le fût dans quelques années.
Gevrey-Chambertin – 16
Juteux, frais, net, belle pureté aromatique, du plaisir et de la matière.
René Bouvier
Gevrey-Chambertin Racines du temps – 15,5
Parfumé, aérien, avec beaucoup de vendanges entières, un vin sur l’élégance.
Nicolas Burguet
Gevrey -Chambertin – 15,5
Boisé moderne, épices et fruité frais, du dynamisme.
Galeyrand Jérôme
Gevrey-Chambertin En Billard – 16
Bouche fraîche et large, beau volume sans aucune dilution, enfin de la richesse !
Guillon Jean-Michel et fils
Gevrey-Chambertin Vieilles vignes – 16,5
Nez de mûre et de cassis noir, bouche juteuse, puissante et large, aux tanins fins.
Philippe Leclerc
Gevrey-Chambertin En champs – 16
Boisé épicé encore dominant compensé par une bouche fraîche ; de la puissance et du charme.
Marchand-Tawse
Gevrey-Chambertin – 16
Vin sérieux, dense, au joli grain de tanins ; bouche fruitée, juteuse sur la cerise noire.
PREMIERS CRUS
Camille Giroux
1er cru Lavaux-Saint-Jacques – 16,5
Belle vendange entière, avec de la chair ; texture noble et pureté du fruit en bouche.
Bruno Clair
1er cru Clos Saint-Jacques – 16
Fruité rond, noble à la texture très enrobée, belle matière sans faille.
Sylvie Esmonin
1er cru Clos Saint-Jacques – 16
Puissant, large, frais, au boisé bien intégré ; bouche sur les fruits noirs, bel équilibre.
Domaine Faiveley
1er cru Les Cazetiers – 16,5
Belle fraîcheur aromatique, avec une bouche solide, construite sur de beaux tanins fins et épicés.
Harmand-Geoffroy
1er cru Lavaux-Saint-Jacques – 16
Nez compact, dense et juteux ; un beau volume encore serré mais promis à un bel avenir.
Magnien Michel
1er cru Les Cazetiers – 16,5
Nez superbe sur la ronce noire ; une part importante de vendange entière qui a su garder une belle chair, avec des tanins fins et gras.
Marchaud-Tawse
1er cru Les Champeaux – 16,5
Bouche juteuse, précise et fraîche, avec une très belle longueur.
Domaine des Varoilles
1er cru Clos des Varoilles – 16,5
Bouche aux tanins sucrés, doux et épicés ; belle matière soyeuse, fruité et mûre ; très séducteur.
GRANDS CRUS
Domaine des Varoilles
Charmes-Chambertin – 17,5
Tanins riches et épicés avec un fruité profond et noble sur la ronce et la myrtille ; un vin juteux et dense ; une grande bouteille.
Humbert Frères
Charmes-Chambertin – 17
Nez frais sur les fruits noirs (ronce) ; la bouche est nette, pure, et très racée.
Marchand-Tawse
Mazis-Chambertin – 16,5
Un vin serré, dense, d’une grande pureté et d’un bel équilibre général.
Harmand-Geoffroy
Mazis-Chambertin – 15,5
Un vin encore très jeune, aux arômes de raisin frais, à la texture souple.
Domaine Faiveley
Chambertin Clos de Bèze – 16,5
Belle texture noble avec un grain de tanin très fin ; fruité, douceur et longueur.
Damoy Pierre
Chambertin Clos de Bèze – 17
Du relief, avec des notes de graphite et de réglisse ; finale sur une belle tension, presque saline.
Drouhin-Laroze
Chambertin Clos de Bèze – 16
Texture dense et charnue, sur des notes réglissées ; encore austère mais il a du fond !
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