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publié le 04 septembre 2019

Vendanges 2019 : une dernière ligne droite décisive !

 

Quand le mardi, un vigneron vous annonce qu’il ne sait pas encore s’il va vendanger le samedi ou le lundi, il convient d’en tirer plusieurs enseignements !1- Il a le choix, la situation est sous contrôle, sans urgence, le vignoble en “bonne santé” et il pense pouvoir se permettre d’attendre quelques jours de plus sans trop prendre de risques.2- Le millésime est potentiellement très prometteur et le vigneron sait bien que le choix de la date de vendange, quelques jours de soleil en plus, peuvent faire la différence entre un bon et un grand, voire un très grand millésime.Nous en sommes là aujourd’hui en Bourgogne et dans le Beaujolais, en ce mercredi 4 septembre, une date qui reste quand même très précoce et qui ne peut qu’inciter à l’optimisme. Chaque journée ensoleillée qui passe rapproche de l’échéance, mais comme le dit le bon vieil adage :”les raisins ne sont pas encore dans les cuves”.Les vendanges 2019 ont en fait déjà débuté, en Côte Chalonnaise, dans le Mâconnais et dans le Beaujolais, dès le week-end dernier pour les raisins destinés à la production des vins effervescent en appellation Crémant de Bourgogne.
Pour les vins tranquilles, les premières grappes de chardonnay vont être coupées dès samedi prochain en Côte de Beaune, dans le Mâconnais ; pour les vins rouges, il faudra attendre encore un peu pour que les peaux finissent de mûrir ; le coup d’envoi “massif” des vendanges en pinot noir devrait être donné autour du 15 septembre. Un millésime de rendements “normaux”Même s’il convient d’être très, très prudent sur ce point, le millésime sera beaucoup moins généreux en production que 2018 et il se pourrait même qu’il figure dans le Beaujolais parmi les plus “maigres” en volume depuis 2003. Plusieurs facteurs se sont ajoutés au fil des mois pour aboutir à des rendements qui devraient donc être globalement moyens à faibles, avec toutefois des situations très différentes et parfois de beaux casse-têtes pour justement déterminer la bonne date de vendange, parcelle par parcelle : le gel qui a frappé partout sauf en Côte de Nuits et à Chablis, une sortie de raisins à la base assez moyenne, une floraison plutôt chaotique qui a engendré coulure et millerandage (surtout en vieilles vignes), la grillure liée aux fortes chaleurs de fin juin et fin juillet et quelques passages de grêles, notamment celui dévastateur de la mi-août sur un tiers environ de l’AOC beaujolais, au sud de la région. Ces rendements faibles à “normaux” attendus seront sans doute douloureux économiquement pour certaines exploitations, mais il est clair qu’ils ne peuvent avoir qu’un effet très bénéfique au plan qualitatif sur l’ensemble de la “grande Bourgogne” si la météo actuelle veut bien encore jouer les prolongations… Regardons brièvement ce qu’il en est région par région.
Pour la deuxième année consécutive, l’Yonne, au nord-ouest de la région a particulièrement souffert de la sécheresse avec moins de 40 mm de pluie en cumul sur juillet-août. C’est très peu et à Chablis, les producteurs annoncent des rendements de 25 à 50-60 hl/ha maximum en chardonnay selon les parcelles, l’âge des vignes (les vieilles vignes bien enracinées ont moins souffert), etc. Pour l’heure, il fait beau et frais les nuits, les maturités progressent doucement, les acidités sont basses mais pas catastrophiques, aussi beaucoup vont probablement attendre encore 8 à 10 jours pour commencer de vendanger, en espérant un peu de pluie pour amener du jus et “détendre” le vignoble.En Côte-d’Or, on va comme d’habitude observer la même “guerre des styles” en cépage chardonnay ; à Meursault par exemple, épicentre du phénomène, certains vont commencer de vendanger dès ce samedi 7 septembre, alors que d’autres n’ont pas l’intention de bouger avant le… 18 septembre. Tous n’ont pas tout à fait la même vision du mot “maturité”.Des cépages rouges pas encore tout à fait mûrs !En pinot noir (comme d’ailleurs aussi en gamay), le consensus devrait être plus large ; il est clair qu’à ce jour l’état sanitaire est bon, l’optimisme est de rigueur, mais la maturité, tout particulièrement des peaux des raisins (couleurs, tanins…), n’est pas encore au rendez-vous et il faut donc attendre encore une à deux semaines selon les vignes. Plusieurs vignerons nous expliquaient même ces derniers jours qu’il sentent venir le même phénomène qu’en 2018, à savoir que 2019 a le profil d’un millésime “sudiste” dans lequel il faudra atteindre des niveaux de maturité en sucres assez hauts (sans doute plus de 13) pour que les peaux épaisses (le millésime devrait globalement être concentré en rouge dans les belles vignes) mûrissent.La Côte Chalonnaise s’inscrit dans la mouvance de la Côte-d’Or. Quelques blancs devraient être coupés à compter du milieu de semaine prochaine, mais les peaux des rouges sont également épaisses, les pépins ne sont pas mûrs et il faut faire preuve de patience en pinot noir. Quant au Mâconnais, c’est la la région qui a le plus souffert du gel de début avril et la récolte pourrait être réduite de 30 à 50%. Les premiers coups de sécateurs vont être donnés dès ce week-end et lundi prochain dans les parcelles précoces, mais manifestement, si les degrés de 12 à 12,5 sont déjà souvent atteints, les peaux ne sont pas dorées, pas assez mûres, et le vrai coup d’envoi des vendanges ne sera pas donné avant le milieu voire la fin de semaine prochaine. Dans le Beaujolais enfin, le ban des vendanges a été fixé au 9 septembre. Sur son réseaux de 186 parcelles de référence, Florence Hertaut, conseillère viticulture-oenologie à la Chambre d’agriculture du Rhône, constatait en début de semaine un degré moyen de 11,3 en chardonnay et de 10,4 en gamay ; précisons bien qu’il s’agit de degrés moyens avec des écarts énormes (3 degrés et plus) entre zones précoces et tardives. Pour la première fois depuis des lustres il a beaucoup plu en août (100 mm en moyenne) sur la région ; le temps est sec depuis trois semaines, la maturité suit son petit bonhomme de chemin et comme pour le pinot noir en Bourgogne, les vendanges vont vraiment débuter en gamay à partir du milieu, voire de la fin de semaine prochaine.Tous les espoirs sont donc permis en 2019, mais la dernière ligne droite sera décisive !
Christophe Tupinier

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