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publié le 24 octobre 2013

2013, un grand “ouf” de soulagement !

 

“Au moins, nous allons faire du vin”. Ces quelques mots lachés par un oenologue-conseil au cours d’une rencontre, il y a quelques jours, dans les rues de Beaune en disent long sur les sentiments qui prédominent en Bourgogne alors que les derniers raisins du millésime 2013 viennent à peine d’être coupés. Les Bourguignons sont donc d’abord soulagés d’avoir “fait du vin”, ce qui n’était pas si évident que cela à la mi-juin. Après un printemps historiquement calamiteux, la vigne avait en effet pris beaucoup de retard ; les vendanges étaient annoncées à la fin du mois de septembre et on revenait donc à un cycle végétatif classique des années 50, 60, 70 avec un débourrement tardif, des vendanges en octobre et tout l’aléatoire que cela représente ; les “douloureux” millésimes 1963, 68, 75 ou 77 sont là pour en témoigner. En 2013, la Bourgogne a eu l’immense chance d’avoir les plus beaux mois de juillet et août depuis 2003 et un mois de septembre très correct. Sans cela… L’autre constat de 2013 est manifestement, pour la quatrième année consécutive, la faiblesse de la récolte en volume et pas seulement dans les zones touchées par la grêle en Côte de Beaune.La Bourgogne va donc “faire du vin” en 2013, mais quel type de vin ? On peut déjà parler d’un niveau qualitatif très, très hétérogène même si dans ce domaine il convient d’être d’une grande prudence ; l’hétérogénéité est chaque année une réalité, mais elle le sera encore plus en 2013. Dans toutes les régions en effet et pour tous les cépages, les maturités sont globalement restées modestes avec une fourchette moyenne large de 11 à 12,5 degrés chez les bons vignerons et des maturités phénoliques (la maturité de peau si essentielle en rouge) inachevées presque partout. Fallait-il vendanger tôt ou tard ? Impossible de répondre à cette question. Jamais en effet, pendant ces trois semaines de vendanges (du 25 septembre au 10-12 octobre environ) la météo n’a véritablement laissé de long répis aux vignerons, avec au contraire de fréquents épisodes pluvieux. Les maturités n’ont donc pas réellement pu progresser et si les acidités ont en revanche légèrement baissé (en raison notamment de la dillution par les pluies), les vignerons ont du composer avec la pourriture grise qui gagnait du terrain au fil des jours. Pas simple et un tri sévère de la vendange était donc partout indispensable en pinot noir, c’est une évidence, et parfois aussi en chardonnay. Un autre facteur aura été essentiel en 2013 : la qualité du matériel végétal. “Les petits raisins de pinot noir, mais aussi de chardonnay ont bien tenu et atteint de bons niveaux de maturité, alors que les gros raisins issus de mauvaises sélections clonales ou massales n’ont jamais mûri tout en pourissant”, nous confiait un vigneron de la Côte de Beaune. Globalement les chardonnays ont été vendangés avant les pinots noirs. Les premiers vignerons ont commencé vers le 25 septembre, en Côte de Beaune, Côte Chalonnaise et Mâconnais, avec l’objectif de préserver un potentiel de récolte “correct”, mais aussi des raisins sains et frais. Les derniers ont fini de couper leurs raisins il y a quelques jours seulement, en Côte de Nuits notamment, avec donc l’objectif déçu de récolter des raisins plus mûrs. A quel type de vin peut-on donc s’attendre en 2013 ? En vins blancs, 12 degrés naturels, une acidité élevée (qui va forcément baisser après les fermentations malolactiques) et 18 mois d’élevage sur lies peuvent donner de bons résultats et on sait que le chardonnay tire toujours, ou presque, son épingle du jeu et ce même dans les millésimes difficiles. Notre première dégustations il y a quelques jours de cuvées “sèches” (fermentations alcooliques terminées) aux Hospices de Beaune a révèlé un écart important entre le sommet du panier (meursault Genevrières Philippe le Bon et meursault Charmes Grivault notamment), des vins denses, sérieux, à travailler en élevage, et les cuvées moins côtées. En vins rouges, pour Roland Masse, régisseur des Hospices de Beaune, 2013 lui rappelle 2001. “Dans les deux millésimes, nous avons des maturités moyennes, mais une bonne matière. Les meilleurs 2001 sont excellents aujourd’hui, dans un style dense, droit qui se patine avec le temps”. Excellents en effet chez les vignerons d’élite, mais beaucoup de vins n’ont jamais brillé et sont déjà de l’histoire ancienne. Soyons donc honnête, 2013 ne sera pas un grand millésime, mais certainement pas une catastrophe non plus comme on l’entend dire parfois. On peut même déjà annoncer l’un de ces millésimes “intermédiaires” -comme 2008, 2007, 2006, 2004, 2001, 2000, 1998, 1997…- dans lesquels on trouve le meilleur comme le pire. Christophe Tupinier

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