Une cartouche de fusil vide accompagnée d’une lettre anonyme vous menaçant de mort parce que vous et vos collègues utilisent des produits chimiques pour traiter les vignes. Ce n’est pas le genre de courrier que l’on aime recevoir et c’est pourtant ce que Jérôme Chevalier, le président de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM), a trouvé dans sa boite aux lettres il y a deux semaines. Voyant derrière ce courrier le signe d’une détérioration plus évidente chaque jour du “vivre ensemble”, en l’occurrence entre vignerons utilisateurs de produits phytosanitaires et riverains des vignobles qui n’hésitent plus à manifester leur mécontentement, Jérôme Chevalier a tenu à organiser une conférence de presse à la maison des vins de Mâcon pour faire le point.
Et le président des Mâcons n’étaient pas seul. C’est même un aréopage impressionnant d’élus qui est venu le soutenir : le maire de Mâcon (Jean-Pierre Courtois), le président du conseil départemental de Saône et Loire (André Accary), un vice-président du conseil régional (Stéphane Guiguet), le tout en la présence du préfet de Saône et Loire, Gilbert Payet. Jérôme Chevalier a rappelé “que la filière viticole a parfaitement conscience des craintes et attentes des populations environnantes en matière de recours aux produits de défense des végétaux. Les vignerons sont concernés au premier chef par les enjeux liés à l’utilisation de produits phytosanitaires : ils vivent dans le vignoble ainsi que leurs familles et leurs salariés. Ils manipulent ces produits et sont les premiers exposés. De plus, la préservation de l’environnement constitue un impératif : ils souhaitent, à terme, continuer à produire du vin dans le Mâconnais et ainsi maintenir la dynamique économique de ce territoire à laquelle la filière viticole contribue largement”.
Marc Sangoy, vice-président de l’UPVM, a pour sa part assuré que la prise de conscience des vignerons par rapport aux produits chimiques remontait à une vingtaine d’années avec notamment une recherche de limitation des traitements apportés aux vignes, de réduction des quantités utilisées et du nombre de traitements. “Compte-tenu de la climatologie de notre région, il est impossible d’écarter les traitements. Mais ils ont un coût et nous ne traitons pas par plaisir. Les vignerons dosent au plus juste les produits”.
Les élus ont donc apporté un soutien sans réserve au président de l’UPVM, rappelant que la Saône-et-Loire est le premier département viticole de Bourgogne, que le vin et la vigne constituent des atouts économiques et paysagers essentiels, sans lesquels la Saône et Loire et la Bourgogne toute entière ne seraient pas les mêmes.Le préfet est pour sa part revenu sur ce fameux article L253-7 du code rural qui encadre, de façon un peu “large”, mais qui encadre quand même les conditions d’utilisation des produits chimiques notamment à proximité de zones sensibles comme les écoles. Le préfet a également rappelé qu’une charte régionale des bonnes pratiques agricoles et viticoles allait bientôt sortir, charte négociée entre les organisations professionnelles et l’État, dans laquelle des engagements allant au-delà de ce qui est prévu dans le code rural et les arrêtés préfectoraux allaient être pris. Jérôme Chevalier s’est dit prêt à signer cette charte sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.
Mais le plus étonnant finalement au cours de cette réunion s’est déroulée à la fin des interventions, quand Jérôme Chevalier est venu discuter presque amicalement avec Marine Pasquier, une jeune mère de famille présidente du collectif “Mâconnais pesticides et santé”, créé en février 2016, qui a apporté tout son soutien au président de l’UPVM. Entre personnes manifestement de bonne volonté, la discussion semble possible et nous essaierons donc d’aller plus loin avec eux en leur consacrant la rubrique “Rencontre” du prochain numéro de Bourgogne Aujourd’hui (parution début juillet 2016).
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