Nous avons suffisamment critiqué dans le passé (lire articles joints) la façon dont la lutte contre la maladie de la flavescence dorée avait été conduite à ses débuts en Bourgogne (2013) pour reconnaître que le plan de lutte 2015 annoncé il y a quelques jours par un arrête préfectoral régional fait de la Bourgogne une région “pilote” dans bien des domaines. Les différentes composantes de la viticulture parlent désormais d’une seule voix et elles ont su “imposer” aux pouvoirs public un plan de lutte qui prend en compte tous les aspects du problème et notamment la notion écologique ; rappelons en effet que l’un des piliers (ce n’est pas le seul) de la lutte contre la FD reste les traitements insecticides obligatoires utilisés pour diminuer les populations de cicadelle, l’insecte vecteur de la maladie. Les autres piliers étant la prospection sur le terrain pour identifier les pieds infectés et les arracher, un domaine dans lequel le travail fait en Bourgogne depuis deux ans est décrit partout comme exemplaire, mais aussi les traitements des greffons à l’eau chaude dans les pépinières. Le “collectif de vignerons contre la flavescence dorée” créé fin 2013 a désormais été intégré aux discussions de la CAVB (Confédération des associations viticoles de Bourgogne) et c’est sans doute aussi le signe que si cette maladie n’est certainement pas à prendre à la légère ce n’est pas non plus le “nouveau phylloxera” comme on a pu l’entendre. “La maladie ayant reculé entre 2014 et 2013, on sent en effet la profession plus détendue sur le sujet”, explique Alec Seysses, vigneron à Morey-Saint-Denis (Domaine Dujac) et président du collectif.
Après la très “rigoureuse” campagne 2013 (trois traitements obligatoires partout en Saône et Loire et 1 en Saône et Loire), les avancées de 2014, la campagne 2015 se caractérise donc par des progrès considérables dans le ciblage des actions et en premier lieu des traitements aux insecticides.
Aucun pied contaminé n’ayant été trouvé après trois années de prospection, les vignobles de l’Yonne vont rester à 0 traitement et obligation, comme d’ailleurs pour le reste de la région, de maintenir la prospection et de ne planter que des pieds traités à l’eau chaude.En Côte d’Or, le périmètre des traitements insecticides chute de 3 000 à 300 hectares ! La Côte de Nuits est exclue des traitements qui sont désormais circonscrits à la Côte de Beaune et aux Hautes-Côtes de Beaune, autour de trois zones : Volnay-Pommard, Meursault et Meloisey. On va traiter dans un rayon de 500 mètres autour des pieds infectés selon le principe 2-1 : 1 traitement obligatoire et un second si les comptages mettent en évidence des populations de cicadelles trop importantes. A noter qu’une expérimentation intéressante sera conduite à Saint-Aubin (Côte de Beaune) malgré un pied infesté trouvé en 2014. Il existe différents génotype de FD, plus ou moins épidémique. Le pied de Saint-Aubin étant considéré comme peu épidémique, les vignerons de l’appellation, la CAVB et l’Etat ont décidé de mener une expérimentation sans traitement, mais avec une prospection renforcée à 100% des vignes, en présence de techniciens.
En Saône et Loire, le même principe du 2-1 a été retenu dans le sud du département, la zone des crus du Mâconnais (pouillys et saint-véran), mais c’est dans le nord que la pression sera maintenue au moins pour cette année. A Mercurey (vignoble de la Côte Chalonnaise) et dans les communes environnante, la maladie semble régresser, puisqu’un seul pied infecté a été trouvé en 2014, et on va appliquer le principe du 3-1 : deux traitements obligatoires et un facultatif avec espoir de passer vite à 2-1 et rayon de 500 mètres. Enfin, le même dispositif (3-1) sera maintenu autour du village de Plottes (vignoble du Mâconnais), près de Tournus, qui constitue l’épicentre de la maladie en Bourgogne. A noter que dans ce secteur aussi, on observe une régression de la maladie puis qu’aucun arrachage de vigne n’y a été effectué en 2014, contrairement aux années précédentes.
Christophe Tupinier
29 juin 2022
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