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publié le 29 avril 2017

Gel : La guerre du feu

 


5 heures du
matin, dans le 1er cru Lavaux-Saint-Jacques, il fait 1 degré !
Les vignerons de Gevrey-Chambertin (21), allument les grosses bottes de paille
disposées, la veille, dans tout le vignoble. L’objectif : lutter contre
les gels de printemps qui sévissent depuis le début de la semaine ; en se
consumant, la fumée dégagée par la paille en feu doit couvrir les vignes et les
protéger, lorsque à l’aube à l’apparition du soleil, la température baissera.
Toute la
Côte-d’Or -Côtes de Nuits et de Beaune- est sur le qui-vive depuis le début de
semaine pour mener cette guerre du feu. Et faire que le gel qui a déjà sévi
fortement l’en passé, détruisant une partie de la récolte, ne fasse de nouveaux
dégâts. D’immenses brasiers sont allumés. Les vignerons-fantassins sillonnent
les chemins de vigne, se postent à la botte de paille qui leur a été attitrée
et versent, de temps à autre, de l’eau pour plus de fumée, donnent un coup de
fourche pour relancer le feu.
Dans les
grands crus -montrachet, bâtard-montrachet, corton, romanée-saint-vivant, échezeaux,
clos-saint-denis…- quelques propriétaires avaient même rajouté des
chaufferettes. Double assurance. Des hélicoptères survolent également le
vignoble. Leurs pales brassent l’air et font descendre l’air plus chaud.
A 7 heures
du matin, l’objectif était atteint. Un épais manteau de fumée recouvrait les
vignobles de Gevrey-Chambertin à Chassagne-Montrachet, sur une quarantaine de kilomètres du nord au sud. Et les températures ont
été contenues dans une limite qui ne devrait pas porter à trop de conséquences.
« Je
n’ai jamais vu ça. Faire du feu dans les vignes ! », expliquait un
vigneron de Puligny-Montrachet âgé de quelque 80 ans ; l’expérience parle : « Il
faudra quand même attendre pour comptabiliser les dégâts. Parce qu’il y en
aura. C’est inévitable. » Comme il y en a eu dans l’Yonne -Chablis,
Auxerrois- et le nord Côte-d’Or : Chatillonnais.
Le vent
pousse doucement la fumée. Elle se répand dans les rues de Beaune, comme dans les
villages à l’est des coteaux, enveloppés dans un nuage à l’odeur âcre, surprenant, à
l’heure des croissants, les habitants ignorants des manoeuvres qui se
déroulent : « Que se passe-t-il ? ». Les automobilistes se
comportent comme dans un brouillard épais.
Cette guerre
du feu a été conduite collectivement par les syndicats viticoles de chaque
appellation, mobilisant troupes bénévoles et logistique, camions et
charriots de manutention. Il semble que la guerre ait été gagnée.

Texte et photographies Thierry
Gaudillère

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