Sans parler de panique, nous en sommes loin, c’est néanmoins le sujet qui fait causer depuis quelques semaines en Bourgogne, mais aussi dans le Beaujolais alors que les vendanges se poursuivent. La drosophile, un insecte ravageur qui se développe habituellement sur des fruits déjà âbimés, tout le monde connait ! “L’originalité” cette année, c’est que ces drosophiles piquent également des fruits sains, matures ou en cours de maturation. Et c’est à la drosophila suzukii, une espèce de 2 à 4 mm de longueur, apparue en Europe, en 2009, sur le pourtour méditerranéen que l’on doit ce nouveau problème dont les vignerons se seraient bien passés. La version asiatique de la drosophile est en effet dotée d’une sorte de dard qui lui permet de s’attaquer à des fruits sains. “Elle introduit ses oeufs en perçant la peau des fruits et les larves se nourrissent de la pulpe, favorisant le développement de bactéries et de moisissures entraînant un pourrissement du fruit”, expliquent Jean-Luc Gatti et Arnaud Ridel du centre INRA PACA de Sophia-Antipolis (Unité mixte de recherche ISA – Institut Sophia-Agrobiotech). Résultat, quand on arrive à proximité d’un raisin infecté, c’est une odeur à mi-chemin entre le vinaigre et le moisi qui vous saute au nez. En vinification, les consignes sont d’assainir le milieu par l’apport, dès l’arrivée en cuverie, de dioxyde de souffre (SO2) et de favoriser des départs rapides en fermentation alcoolique. Notons que le problème ne concerne que le pinot noir, dans la mesure où la drosophile asiatique ne s’intéresse qu’aux fruits rouges. Le chardonnay est donc épargné. D’après les informations recueillies ces derniers jours, toutes les régions viticoles de Bourgogne et du Beaujolais sont concernées, mais le problème est manifestement plus large. Il inquiète même fortement nos voisins allemands et suisses, où sur le site de la RTS (Radio Télévision Suisse), des responsables professionnels expliquaient ces derniers jours que la drosophila suzukii avait envahit les vignobles, citant notamment les cantons du Valais, de Fribourg, mais aussi de Neuchatel, Vaud et Genève.Concernant la Bourgogne, l’ampleur du phénomène est difficile à estimer à l’échelle de la région, mais elle devrait néanmoins rester limitée en dehors de quelques secteurs. Selon certains vignerons, les attaques seraient plus nombreuses dans les vignes issues de sélections clonales précoces, où les raisins se gorgent rapidement de sucre après la véraison, tout en conservant des peaux assez fines, donc plus faciles à percer pour la drosophile ; une hypothèse qui reste à démontrer. Non, ce qui inquiète vraiment les Bourguignons, c’est de voir arriver aussi brutalement un nouvel insecte ravageur dont le potentiel nuisible est encore difficile à évaluer. Pour les chercheurs, la lutte biologique est une voie à explorer prioritairement pour régler le fond du problème. “La lutte biologique repose sur l’utilisation d’organismes vivants appelés auxiliaires, ou des molécules dérivées de ces organismes, pour lutter contre des espèces nuisibles. Parmi ces auxiliaires, les guêpes endoparasitoïdes (qui pondent dans un autre insecte, s’y développent et entraînent sa mort), sont généralement très spécialisées vis à vis de leur hôte, limitant d’éventuels impacts sur des espèces non-cibles. En l’état des connaissances, D. suzukii connait peu ou pas de compétiteurs dans nos régions mais des parasitoïdes ont été décrits dans son aire d’origine, l’Asie”, commentent Jean-Luc Gatti et Arnaud Ridel qui poursuivent “: Dans ce contexte, les chercheurs (…) souhaitent, d’une part, déterminer les possibilités d’adaptation des parasitoïdes locaux à D. suzukii et, d’autre part, évaluer le potentiel d’espèces exotiques”. Christophe Tupinier
24 janvier 2025
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