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publié le 01 octobre 2016

L’union fait la force !

 

Vous êtes respectivement
vignerons à Saint-Aubin, Volnay et Vosne-Romanée. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Thomas Bouley : Nous avons un ami
en commun, Nicolas Rossignol, avec qui ça a tout de suite accroché quand je me
suis installé sur le domaine en 2002. On partage avec lui le goût de se
remettre en permanence en question, pour mieux faire.

Olivier Lamy : Je suis de la même génération
que Nicolas Rossignol. On a commencé à goûter ensemble, Thomas était là. On
s’est découvert des points communs sur le travail de la vigne, les
vinifications. On parle le même langage, on veut aller dans le même sens, on se
comprend.

Charles Lachaux : Je suis le
dernier de la bande, le petit jeune. C’est Olivier que j’ai rencontré en
premier, car mon meilleur ami champenois était en stage chez lui.

Vous échangez régulièrement sur
votre métier. Est-ce que cela vous a fait évoluer dans vos pratiques ?

TB : Bien sûr ! Je pense que
l’on a perdu le sens de l’observation. On est dans un monde où l’on regarde en
permanence sa montre, où la rentabilité prime. Dans notre métier, savoir
observer est essentiel. Tout ce qui est pratique, plus rapide quand on
travaille avec la nature, n’est valable que sur le court terme.

OL : La Bourgogne se vend bien.
C’est tentant de tomber dans la facilité, de vendre une appellation. Ce qui
fait la différence entre le bon et le très bon, c’est le travail de la vigne.

CL : La différence se joue à pas
grand-chose. Le niveau qualitatif est remonté chez tout le monde. On a parfois
l’impression de passer énormément de temps pour pas grand-chose. Quand on met
le doigt dans ce que l’on pratique tous les trois aux vignes, c’est difficile
de s’en sortir. C’est un engrenage vraiment passionnant.

OL : Si on reprend l’exemple de
l’esca* et du curetage des ceps, le vigneron avait la solution il y a 100
ans ! On n’a rien inventé. Grâce à l’oenologie, on peut ne plus faire de mauvais vins. Mais on ne
fait pas de vins magiques.

CL : Depuis seize ans, on a eu un seul millésime moyen, 2004.
Avant, il y avait un seul grand millésime par décennie. La météo a fait évoluer
le goût du vin et ce qu’on en attend. Les gens ont découvert un goût qui
n’existait pas avant. Les vins prêts à boire rapidement, ça ne se faisait pas,
à part dans le Beaujolais.

TB : Les décennies 1970 et 1980 sont les pires de
l’histoire de la
Bourgogne. C’est le règne de la productivité. On a boosté les
sols. Les gens qui disent qu’ils n’aiment pas les vieux vins ont l’image de ce
qui se faisait à cette époque avec une couleur brique, un côté madérisé, des
notes de sous-bois, de champignons. Un grand vieux vin, il y a du fruit !
Je pense que dans quinze ou vingt
ans, quand on ouvrira nos bouteilles, on retrouvera ça, avec de l’émotion, de
la vibration.

La suite de l’interview est à lire dans le numéro 131 de Bourgogne Aujourd’hui, disponible à l’achat au numéro. Diverses formules d’abonnement sont également disponibles en ligne.

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