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publié le 11 mars 2016

Les courtiers vont-ils inverser la courbe du chomâge ?

 

Les Français en entendent parler tous les mois et à
l’intention de nos lecteurs étrangers nous expliquerons brièvement que le 9 septembre 2012,
sur le plateau du journal de 20 heures de TF1, François Hollande le chef
de l’Etat élu en mai 2012 garantissait « d’inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Deux ans et
demi plus tard, la courbe reste fermement orientée à la hausse. Mais le plus
embêtant pour le président, c’est qu’un beau jour ce dernier fit une autre
promesse qu’il lui sera plus compliquée de ne pas tenir : ne pas se
représenter à la prochaine élection présidentielle (en 2017) s’il ne parvenait
pas… à inverser la courbe du chômage. Si vous lisez ces lignes à la teneur
inhabituelle dans Bourgogne Aujourd’hui, c’est parce que fin 2015 les courtiers
ont appris qu’ils feraient finalement partie du grand fourre-tout de ces
professions réglementées, parfois à monopole, parfois pas, que le gouvernement entend libéraliser, rendre plus facile d’accès, pour créer de l’emploi à tout prix.
Tout
est parti de l’Europe qui fin 2013 sommait les États membres de faire un
inventaire des professions réglementées. Arnaud Montebourg, alors ministre du
redressement productif avait saisi la balle au bond, expliquant qu’il entendait
bien casser les rentes de situations et « rendre 6 milliards d’euros aux
Français ». M. Montebourg n’a pas fait long feu au gouvernement, mais le
soufflet n’est pas retombé. Balancé pendant des mois entre les services du
premier ministre et ceux du ministère de l’économie, Jérôme Prince, président
du syndicat des courtiers bourguignons et de la fédération nationale en a vu de
toutes couleurs. Il a même cru, début 2015, avoir réussi à faire comprendre à
une conseillère du Premier Ministre que si sa profession était bien
réglementée, la carte professionnelle est délivrée après un stage chez un
courtier et un examen final, elle n’était en rien un monopole ; vignerons
vendeurs et négociants acheteurs peuvent s’entendre sans passer par un courtier
et il suffit à une personne qui veut jouer le rôle de commissionnaire de créer
une société et de se lancer.

Et patatras, par ordonnance, le 18 décembre 2015, le
gouvernement est passé en force, réformant différentes professions, dont celle
de courtier. Ces derniers ont saisi le conseil d’état et mobilisé les
parlementaires, mais le risque d’une ouverture incontrôlée de la profession est
aujourd’hui bien réel. « Courtier est un vieux métier qui a su évoluer. En
toutes régions, il joue un rôle d’intermédiaire, de stabilisateur des cours, il
assure la traçabilité pour le consommateur, tout cela dans une filière qui pèse
près de 12 milliards d’euros en excédent dans la balance commerciale. Au bout
du compte, avec cette loi qui cherche à libéraliser à tout prix, on n’aura pas
les emplois, mais on risque de créer du désordre et de casser un système qui
fonctionne et rapporte de l’argent au pays. C’est une politique dogmatique,
sans raisonnement abouti et cela fait peur », martèle Jérôme Prince.

En conclusion, si le chômage n’était pas un sujet aussi
grave on pourrait rire de tout cela, car il serait en effet étonnant que les
courtiers de France, qui sont 400 aujourd’hui et emploient 1 000 salariés
environ, apportent une énorme contribution à l’inversion de la courbe du
chômage.
Christophe Tupinier
Cet article est publié en rubrique actualité du numéro 128 de Bourgogne Aujourd’hui.

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