Reprendre le domaine familial a-t-il toujours fait
partie de vos projets ?
Ma soeur a fait des études pour cela ; elle a
repris le domaine en premier, en 2001 et je ne me destinais pas du tout à ce
métier.
Et pourquoi ?
Par caractère, par tempérament ; on appréhende
tous les choses de façon différente. J’étais le seul garçon ; je m’appelle
Louis comme mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père et parfois c’est
un peu lourd quand on est un gamin. Et puis si j’ai l’attachement à la terre,
j’ai aussi eu la chance de beaucoup voyager, comme musicien, de faire des
choses différentes ; cette dualité n’est pas toujours simple à gérer mais
je me demande parfois s’il ne faut pas aller très loin pour se rendre compte de
la beauté de ce que l’on a sous les yeux ; c’est un peu le chemin que j’ai
suivi. Nous avons vécu une histoire familiale à la fois belle et difficile avec
ma soeur et mon père qui nous a « ultra rapproché » ; j’ai
toujours été informé de ce qui se passait au domaine et je crois que c’est
cette intimité familiale qui m’a amené à revenir en 2004.
Vous n’avez donc jamais suivi de formation viticole
ou oenologique ?
Non, mais je n’aime pas parler d’autodidacte ;
on est jamais vraiment autodidacte car il y a toujours des gens qui vous
apprennent les choses, même s’il est aussi important d’aller chercher par
soi-même. Après, il faut savoir
qu’aujourd’hui travailler en famille dans un domaine viticole est quelque chose
de très lourd. Attention, c’est une chance, un privilège d’avoir notre papa et
avant lui notre grand-père qui nous ont laissé un outil merveilleux, mais cela
s’accompagne d’enjeux lourds. Dans un domaine vous êtes un peu esclave ;
vous êtes tout le temps sur place, en train de scruter le ciel, de recevoir des
clients… c’est difficile de couper avec ce métier de vigneron qui est sans
limites.
Quand on veut bien le faire, c’est aussi le métier
qui veut cela…
C’est vrai, « esclave » n’est sans doute
pas le bon mot à utiliser pour tout ce qui touche à la vigne ; à un moment
ou un autre la nature équilibre bien les choses et vous y trouvez un équilibre
intérieur. Ce qui est plus compliqué à gérer, c’est l’hyper-rapidité de la
société et si vous laissez faire vous travaillez 12 heures dans les vignes,
puis vous recevez un client à 19 ou 20 heures et vous finissez par préparer une
commande de dernière minute et bien sûr très urgente envoyée par un
importateur. Et l’aspect financier ! Dans les années 60, une grêle avait
de lourdes conséquences mais aujourd’hui c’est encore autre chose ; vous
êtes dépendant de vos banques et elles vous le rappellent bien ! Les
petits domaines paysans sont aujourd’hui face à des enjeux, des contraintes,
des charges qui ne correspondent plus à la nature même de leur activité qui
reste liée à la nature et à ses caprices. Ces difficultés sont renforcées par
les spécificités du Beaujolais ; c’est un vignoble magnifique, poétique,
capable de produire de très grands vins à des prix imbattables mais planté à 10 000
pieds à l’hectare et plus, avec des coteaux parfois à plus de 30% de pente,
difficilement mécanisables, où produire de la qualité coûte très cher.
La suite de l’interview est à lire dans
Beaujolais Aujourd’hui n°17, supplément gratuit au n°131 de Bourgogne
Aujourd’hui. Les magazines sont disponibles à l’achat au numéro. Diverses formules d”abonnement sont également disponibles en ligne.
29 juin 2022
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