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hectolitres ! Il faut remonter
loin pour trouver trace d’une aussi faible récolte dans le Beaujolais. « Nous avons fait une demi-récolte », confirme
Dominique Piron, vigneron à Villié-Morgon. Les problèmes ont commencé avec la
vague de froid de début février qui a fait des dégâts considérables, tout
particulièrement dans les vieilles vignes de gamay. Ensuite, la floraison s’est mal
passée. Il y a eu du mildiou, de l’oïdium, des orages de grêle un peu partout. Bref, les
éléments se sont déchaînés
tout au long du cycle végétatif. « J’en ai bavé toute l’année en étant en
permanence sur la brèche (…) C’était une année de travaux pratiques. Ceci étant, soyons clairs. C’est grâce à la petite
récolte que les raisins ont mûri et que nous avons sauvé le millésime. Et
puis, avec les petites
quantités, les vinifications ont ressemblé à des vacances. Nous avons pu
bichonner les vins », assure Raphaël Chopin, vigneron à Lantignié. Ce qui
« restait » à couper était donc plutôt sain, bien mûr, sans atteindre
globalement les niveaux exceptionnels de 2011 et 2009, avec parfois
des grains secs qu’il fallait trier et au final, il est assez difficile de dresser un tableau
général du millésime. « J’ai eu un peu peur au début de l’hiver. Les vins
manquaient de couleur. Cependant,
ils ont du fruit, de bons équilibres, mais pour le moment, cela manque un peu de fond à
mon goût », estime Claude-Emmanuelle Desvignes, vigneronne à
Villié-Morgon. « Les maturités étaient élevées sur les meilleurs climats. Les vinifications se
sont réalisées sans
difficulté et pourtant, au pressurage, les couleurs étaient légères. Les vins
avaient besoin d’élevage et la matière est venue dans l’hiver », ajoute
Johan Lardy, vigneron à Fleurie aux côtés de son père Lucien.
Avec des contraintes climatiques presque permanentes, les vignerons
ont eu bien du mal à récolter partout des raisins bien mûrs et sains, et comme toujours dans les
millésimes délicats, l’écart entre les meilleurs terroirs et les autres sera
important. Les meilleures cuvées de vins rouges seront sans doute proches en
densité des 2011, avec un peu moins de fond toutefois et davantage de vivacité.
Les autres joueront sur le registre du fruit frais et de la délicatesse.
Il faut également noter
que si l’on a plus de mal aujourd’hui qu’hier à cerner le potentiel d’un
millésime quelques mois
après la récolte, c’est
aussi parce que les techniques de vinification ont considérablement évolué dans
le Beaujolais. Partout,
dans les domaines rencontrés
dans le cadre de la réalisation de ce dossier, on nous a parlé d’éraflages, de remontages, de
délestages, de pigeages parfois, d’élevages en fûts de chêne souvent et toujours d’allongement des
durées globales de
fermentation à deux semaines environ contre huit à dix jours en moyenne il y a seulement quelques
années. On voit bien que les traditionnelles macérations carboniques ou semi-carboniques,
génératrices de vins « immédiats », croquants, friands, ont bien
souvent été rangées au placard, au moins en ce qui concerne les meilleures
cuvées, et cela change évidemment
tout ; la perception des vins, mais aussi leur profondeur et donc leur évolution.
« On ne veut plus simplement du fruit. Notre objectif est désormais de
révéler les différences entre nos parcelles de Côte de Brouilly ; cela
passait par des évolutions et notamment en vinification », confirme Charles-Édouard Geoffray qui
succède à son père Claude-Vincent au Château Thivin. Conséquence : aujourd’hui,
les meilleures cuvées ont besoin de davantage de temps pour se mettre en place
avant la mise en bouteilles.
Si dans les grands millésimes comme 2009 ou 2011, le niveau est immédiatement
évident, dans des millésimes « intermédiaires » comme 2012, une
première impression se dégage rapidement, mais il faut un peu plus de temps,
pour cerner le potentiel définitif du millésime. Une nouvelle époque commence pour le Beaujolais…
Christophe
Tupinier
15 septembre 2023
11 septembre 2023
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