Nous ne sommes pas sectaires à Bourgogne Aujourd’hui comme le prouve le contenu du magazine qui désormais comporte très souvent des articles et des guides d’achat sur d’autres régions françaises ou étrangères, pour lesquelles, avouons-le, nous avons une certaine “affection”. Dans ce même esprit, nous vous recommandons on ne peut plus chaudement de vous abonner sans plus tarder au blog (sans pub ni offre commerciale, ce qui est loin d’être le cas de tous les blogs) bordeauxclassicwine.fr de Franck Dubourdieu. Celles et ceux qui ont suivi l’aventure Bordeaux Aujourd’hui entre 2007 et 2009 savent que Franck était alors un acteur majeur de notre tentative d’ouverture aquitaine. Depuis 40 ans, Franck Dubourdieu, un enfant du Sauternais, défend le goût “classique” des vins de Bordeaux en opposition claire et à maintes reprises affichées à ce diktat personnalisé depuis le début des années 1980 par Robert Parker et quelques autres ; diktat qui, sous le prétexte de la modernité, entend faire croire au monde que le microbullage, la sur-extraction de tannins, la couleur noire et le boisé-vanillé à outrance sont l’avenir et la nouvelle norme des grands vins.
“Mais vous et Franck Dubourdieu pouvez toujours raconter ce que vous voulez, Parker a déjà gagné”, vont sans doute faire remarquer quelques esprit avisés. Oui et non ? La résistance, longtemps cantonnée à quelques ilots viticoles, au premier rang desquels la Bourgogne, s’est depuis le début organisée. Et puis Robert est humain, il vieillit et on peut se demander si le moment n’est pas venu de lui souhaiter une longue et heureuse retraite à déguster des vins oxydés avant l’heure et de passer à autre chose. Car voyez vous, le goût classique des vins, grands et petits, de Bourgogne, de Bordeaux et d’ailleurs ce n’est pas de la cuisine oenologique, mais l’expression des terroirs, prestigieux ou plus modestes.
Christophe Tupinier
Retrouvez ci-dessous la “profession de foi” de Franck Dubourdieu.
“N’y a-t-il pas abus de langage à dire que ma
philosophie relève de la « vérité » du goût ? D’un certain goût auquel je
m’efforce de rester fidèle depuis 40 ans : le goût classique. C’est du moins la ligne de conduite que je me
suis assignée et plus particulièrement depuis que je suis devenu critique indépendant. La liberté d’expression est la
condition sine qua non d’un travail cohérent et sérieux.Je m’interdis cependant la critique négative et publie uniquement ce que j’estime intéressant
pour l’amateur.
Je dois aussi faire remarquer que mon travail de
dégustation quasi journalier concerne l’ensemble des producteurs bordelais, des
crus les moins connus et néanmoins parfois excellents, aux crus les plus
réputés.
J’ai depuis toujours inscrit mon goût du vin dans le style
classique, notion certes subjective mais qui dans les grandes lignes (du
goût et de l’odorat) requiert une certaine objectivité. Il se situe entre deux
extrêmes :
– D’une part, il rejette les vins insuffisants,
industriels, à forts rendements, vins maigres, dilués, pauvres, déséquilibrés,
sans fruit, à l’arôme faible, disgracieux ou même dévié ;
– D’autre part, il fuit l’exagération, l’asphyxiante
modernité des vins standards, simples, faciles, racoleurs, parfois surchargés,
hyper-extraits, bodybuildés et en général – un malheur n’arrive jamais seul –
sur-boisés. Ce sont des vins prêts à plaire pour les néo-consommateurs, des faux
grands vins dont l’évolution en bouteille, souvent éphémère, n’est pas en
mesure d’exprimer, s’il en est, le potentiel qualitatif (finesse) inféodé au Terroir.
Je suis viscéralement opposé à ce style
moderne associé à un boisé trop prononcé qui contredit le concept de Terroir.
Le goût « classique » honore le juste compromis entre la structure (puissance,
concentration…) et le degré optimal de finesse
; un goût qui démontre l’unité dans la pluralité, la synthèse harmonieuse
témoignant de la singularité de l’origine sinon de la supériorité du terroir.Je défends ce goût classique, d’une intangible orthodoxie partagée par un grand
nombre d’amateurs et de professionnels. Si le goût est personnel on se rend
compte que le « bon goût » est consensuel.
La permanence génétique de ce goût (la stabilité
anatomo-physiologique de l’appareil gustatif de génération en génération), son
historicité (les grandes bouteilles, vieilles, certaines de plus d’un siècle)
ainsi que sa confrontation (l’acquis), en Europe sinon en France, avec la plus
haute gastronomie et les vins les plus fins, lui confèrent une autorité
indiscutable.
Tout en professant ce goût classique, en le partageant (souvent), je ne prétends pas
détenir le monopole de la connaissance dans ce domaine. Chacun est l’apprenti
et le maître de son propre goût en le mesurant, en le comparant avec celui
d’autrui”.
01 décembre 2023
21 novembre 2023
BA173 - sommaire
Rencontre
Frédéric Drouhin
Les pieds sur terre
Premier millésime
Domaine des Jeunes Pousses
Thais et Juliette
au fil de la vigne
Guide d’achat / dégustations
Chambolle-Musigny, Morey-saint-denis
Si proches et si différents
Guide d’achat
Beaune
conformes aux attentes
Guide d’achat 34
Dossier
Hospices de Beaune
Dans les secrets de la vente
Cahier beaujolais
Spécial crus
Bourgogne Aujourd’hui n°173
Actualités
En bref 4
dossier
Cité des Climats et des Vins de Beaune
Plongez au coeur des Climats
et des Vins de Bourgogne 6
Guide d'achat / dégustations
Dossier
spécial millésime 2022
Proche des sommets 19
Yonne 27
Côte de Nuits 34
Côte de Beaune 53
Côte Chalonnaise 87
Mâconnais 94
Gastronomie
Bonnes adresses 99
La Côte Saint-Jacques
succession en douceur
et dans la bonne humeur 100
Au fil des pages 104
Bourgogne Aujourd’hui n°172
Rencontre
Xavier THUIZAT
La simplicité au service
de l'excellence
Guide d'achat / dégustations
Crus de la Côte chalonnaise
Le bal des contraires
Bouzeron
Les premiers crus dans le viseur
Guide d'achat
Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée
Match serré
guide d'achat
Dossier
Cités des Climats et Vins de Bourgogne
Mâcon et Chablis se dévoilent
Gastronomie
Stéphane Derbord
le poulet dans tous ses états
Cahier Jura
Bourgogne Aujourd’hui n°171
Rencontre
Jean-Marie Guffens
L’amour du vin !
Guides d’achat
Pommard • Fixin • Marsannay
Côte de Nuits-Villages
2020 et 2021, le pinot noir joue
les caméléons
Millésime 2013
Entre ombre et lumière
Dossier
Réchauffement climatique
Porte-greffes, cépages, culture…
La solution est à la vigne !
Gastronomie-chef
Le Fil du Zinc (Chablis)
Dans la cour des grands
Cahier Beaujolais
Bourgogne Aujourd’hui n°170