9 mm à Beaune, 6 à Dijon, ces deux chiffres concernant les cumuls de pluie en juillet 2015 en disent long sur l’état de la sécheresse qui sévit en Bourgogne, puisqu’il faut quasiment remonter à 1949 pour trouver trace d’un mois de juillet plus sec encore. Et les chiffres de pluviomètrie sont partout, en Bourgogne et dans le Beaujolais, aussi bas, avec pour conséquence des pelouses couleur or et des vignes qui tirent la langue. C’est que si la vigne n’aime pas l’excès d’eau elle n’apprécie pas plus la sécheresse. La photographie du même raisin (en beaune premier cru Les Grèves) est sur ce point très parlante. En près d’une semaine (30 juillet et 5 août) la véraison a progressé très, trop lentement en raison d’un blocage du fonctionnement normal de la plante sous l’effet du manque d’eau. Et dans le réseau de parcelles suivies par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne dans le cadre du suivi de la maturité, Christine Monamy, technicienne, observe partout les mêmes blocages, en chardonnay comme en pinot noir, de Chablis à Mâcon, avec parfois des situations de stress hydrique extrêmes qui se traduisent par un jaunissement des feuilles inférieures des pieds de vigne. Pour l’heure les vignes profondément enracinées grâce à leur âge et/ou aux labours qui cassent les racines superficielles font meilleure figure mais elles vont également vite avoir besoin d’eau.
Bref, il faut maintenant qu’il pleuve, pas trop, mais assez pour que la vigne reparte, pour que les raisins mûrissent, grossissent un peu et qu’un équilibre se fasse dans les baies entre la matière sèche, la peau et le jus. Tout le monde garde en effet en mémoire la très chaude, ensoleillée, mais également trop sèche année 1976 ; les raisins n’avaient jamais vraiment mûri, tant au niveau des sucres que de la maturité des peaux, pour donner au final des vins durs, en blanc comme en rouge, qui ont mis beaucoup de temps à se fondre sans jamais atteindre le niveau d’autres années aussi idéalement ensoleillées, mais plus arrosées comme 1990, 1989 ou 1985. Dans tous les domaines l’excès n’est jamais bon…
Quant à savoir, si les vendanges vont commencer fin août pour les vins tranquilles, il est trop tôt pour répondre à cause des raisons évoquées ci-dessus. Quelques bonnes averses dans les deux semaines à venir, de la chaleur et c’est possible ! Le fait que de nombreux vignerons commencent à parler de début septembre plutôt que fin août est toutefois un premier signe. A suivre…
Christophe Tupinier
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