Les acheteurs
Jusqu’en 2005, ils n’étaient qu’une poignée à frissonner au
rythme des enchères. Des négociants bourguignons, et plus particulièrement ceux
de Beaune se partageaient la quarantaine de cuvée mises en vente. Ils assurent
encore aujourd’hui la grande majorité des achats. Le premier acheteur de la
vente, la maison Albert Bichot peut dépenser près d’un million d’euros le temps
d’un après-midi ! Mais les nouvelles modalités introduite avec l’arrivée de
Christie’s au marteau ont rendu les vins des Hospices plus accessibles au
commun des mortels.
Le régisseur et les
vignerons
Une nouvelle page de l’épopée du domaine des Hospices de
Beaune se tourne à chaque millésime. Ceux qui en ouvrent les chapitres sont
vignerons. Ils exploitent 60 hectares principalement classés en premiers et
grands crus. Une vingtaine d’hommes, avec à leur tête un régisseur. Les vins
qu’ils élaborent se doivent d’être l’excellence, la vitrine de la Bourgogne,
une référence parmi les nombreuses exploitations de la côte… Depuis 2000, c’est
Roland Masse qui est à la tête des troupes, assure les vinifications, choisit
ses hommes.
Les donateurs
Ils avaient décidé de “laisser ce qui est transitoire,
pour jouir des biens éternels”. Nicolas Rolin, co-cofondateur des Hospices
de Beaune, avec son épouse Guignone de Salins, donnait le ton en 1443. Un
“bienheureux commerce” pour faire échanges de ses biens temporels
contre une place au paradis. En décembre
1457, une certaine Guillemette veuve d’Humbert le Verrier, fait don de six
ouvrées (un quart d’hectare) de vignoble à Beaune. La première pierre de la
constitution d’un vignoble qui compte aujourd’hui une soixantaine d’hectares
est posée. Près de six siècles plus tard, l’histoire continue : la dernière
donation en date (2011) est un grand cru de la Côte de Nuits (Echezeaux) !
Le maire de Beaune et
le directeur de l’Hôpital
Leur objectif est simple : valoriser au mieux les vins des
Hospices de Beaune. Ils ont le privilège et la responsabilité d’assurer la
pérennité d’un joyau du patrimoine historique et culturel bourguignon. Mais ils
n’en n’oublient pas non plus sa finalité : assurer une manne financière la plus
importante possible pour l’hôpital de Beaune. Leurs préoccupations première
n’est donc guère différente du fondateur des Hospices de Beaune : récolter des
revenus substantiels pour alimenter les investissements de cet hôpital public.
L’année dernière la vente a rapporté près de 6 millions d’euros.
Le président et
l’association
Certains font vibrer la corde sensible, insistant sur l’importance
de la cause qu’ils défendent. D’autres manient plus volontiers l’humour. D’aucun
encore font prévaloir leurs charmes. Le(s) président(s) de la vente ajoute la
touche “people” sans laquelle un évènement médiatique ne peut exister
de nos jours. Leur pouvoir de persuasion, pense-t-on, se mesure aux montants de
l’adjudication de la pièce de charité : un fût mis en vente au profit d’une
association caritative. Cette année, c’est l’humoriste Laurent Gerra et l’actrice
Clotilde Courau qui présideront.
Le commissaire-priseur
Bien sûr, c’est lui qui lance les enchères, lève de marteau,
relance et puis finalement adjuge. C’est la partie visible de son travail. Auparavant
le commissaire-priseur prépare le catalogue, coordonne l’action des différents
intervenants de la vente. Après, il s’assure que les bons lots soient aiguillés
vers les bonnes personnes, qu’ils soient payés en temps et en heure selon les
règles, etc. Il veille aussi à assurer le “buzz” bien au-delà des
frontières de la Bourgogne. Entre Christie’s et les Hospices de Beaune, il a
fallu apprendre à travailler en commun pour atteindre les objectifs fixés par
la direction de l’Hôpital et le maire de Beaune. Depuis, l’association porte
ses fruits.
Les journalistes
Le rôle de journaliste à la vente aux enchères des Hospices
de Beaune ne se limite pas à celui de caisse enregistreuse. L’événement
manquerait bien évidemment de sel s’il n’avait pas plus d’impact médiatique
qu’une tombola de quartier. La générosité des acheteurs est aiguillonnée par le
désir de se payer un peu du prestige de la fameuse institution. Personne ne
s’en plaidra… Les journalistes assistent plus ou moins assidument à la vente.
En fonction des médias qui les envoie, ils mettent à profit ce week-end pour
prendre le pouls économique de la région, vérifier que les traditions sont
toujours vivaces, se faire un premier avis sur le millésime, etc.
Laurent Gotti
16 mars 2023
15 mars 2023
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