La 57ème vente aux enchères des vins du domaine des Hospices de Nuits-Saint-Georges se tiendra ce dimanche 11 mars 2018, au Château du Clos de Vougeot. Retrouvez ci-dessous l’article que nous avions consacré à l’évènement dans le numéro 98 de Bourgogne Aujourd’hui, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la vente.
“La célèbre vente des Hospices de Beaune
attend une petite soeur”, en ces termes La Journée Vinicole annonçait la tenue de la première
vente aux enchères des Hospices de Nuits. L’acte de naissance est daté du
13 mai 1962. Cette année-là,
69 pièces de vins (fûts de 228 litres) de nuits-saint-georges étaient vendues sous le marché couvert
de la ville. Georges Faiveley, figure du vignoble nuiton, se porta acquéreur du premier lot : un
premier cru Les Saint-Georges.
Une petite soeur décidée à
s’affirmer rapidement. Un peu plus tôt, en avril 1962, l’éventualité de
vendre les vins des Hospices de Nuits au cours de la vente des Hospices de
Beaune avait donné lieu à pourparlers. Sans suite… Nuits-Sous-Beaune n’était
pas devenu Nuits-Saint-Georges (en 1892) pour repasser sous la coupe
beaunoise ! Les Hospices de Beaune sont néanmoins remerciés poliment pour
leur “offre généreuse”. Le conseil municipal de Nuits décidait donc
d’organiser une vente aux enchères à Nuits-Saint-Georges. Cette vente aura lieu au printemps de chaque
année, au mois de mars (à l’exception donc de la première vente de 1962).
Les Hospices de Nuits-Saint-Georges n’en
étaient pas tout à fait à leur première vente : en 1938 et 1939, les vins
de l’institution ont déjà été vendus en bouteilles (par lot de 300) aux enchères. La guerre mit un coup d’arrêt à ce qui
aurait pu devenir une spécificité nuitonne.
“En 1961, l’autorité de
tutelle a demandé que reprenne la vente”, se souvient Michel Gavignet, vigneron
à Nuits et alors membre du
conseil municipal. Les observations de la cour des comptes, fin 1961,
invitaient les Hospices de Nuits à lancer de nouvelles enchères pour valoriser
plus efficacement leur vignoble. Le domaine, d’une dizaine d’hectares, était
enfin remis d’aplomb après avoir souffert de la guerre.
La vente a finalement élu
domicile en 1991, au Château du
Clos-de-Vougeot, sous le mandat de Bernard Barbier, le tonitruant sénateur-maire de
Nuits-Saint-Georges, et grand maître
de la confrérie des Chevaliers du Tastevin décédé en 1998.
Côté vignes, les archives de l’institution
sont peu loquaces sur la constitution du domaine. Les noms des cuvées
historiques n’a pas de rapport direct avec les donateurs. Elles portent les
patronymes des bienfaiteurs ou de personnages qui ont compté dans l’historique de l’institution comme
Guillaume Labye (fondateur en 1633). On y retrouve plus largement des
personnalités qui ont marqué l’histoire de Nuits-Saint-Georges : Fagon, le
médecin qui conseilla à Louis XIV de boire de vins de Bourgogne. Les
cofondateurs de la confrérie des Chevaliers du Tastevin : Camille Rodier,
Georges Faiveley. Seule la dernière née des cuvées porte le nom de la donatrice
des vignes : le gevrey-chambertin “Irène Noblet”.
La vente aux enchères des
Hospices de Nuits, à l’image de sa soeur aînée beaunoise, qui compte tout juste une centaine d’édition en plus, s’inscrit fortement dans le tissu historique,
humain et viticole local.
Laurent Gotti et Ecrivin (actualisation)
Le domaine et l’hôpital
Le domaine des Hospices s’étend
sur 12,7 hectares, dont 3 hectares en AOC bourgogne. 9,7 hectares sont donc vendus aux enchères ; il s’agit pour l’essentiel de vins rouges en appellations nuits-saint-georges villages et premiers crus,
mais aussi depuis peu (millésime 2002) en gevrey-chambertin village Champs Chenys. Le produit de la vente assure les investissements des Hospices de Nuits.
Les revenus de la vente des vins ont notamment permis la construction
autofinancée d’une maison de retraite de 64 lits en 1995. L’activité principale de
l’institution reste l’accueil des personnes âgées et les soins à domicile. Elle
dispose également de lits de médecine. Un nouveau bâtiment qui remplacera l’ancien Hôpital, ainsi qu’un bâtiment de logistique sont en cours de finition et seront opérationnels au printemps 2018. L’ensemble nuiton (domaine et Hôpital) est géré depuis peu par les Hospices Civils de Beaune.
Les appellations
Nuits-saint-georges premiers
crus rouges : les Didiers (monopole), les Saint-Georges, les Murgers, les
Corvées-Pagets, les Porets, les Boudots, les Vignerondes, les Rues de Chaux,
les Terres Blanches (aussi proposé en vin blanc à la vente).
Nuits-saint-georges villages
rouges : les Maladières, les Brulées, les Lavières, les Bas de Combe, les
Saint-Julien, les Plateaux, les Fleurières, les Plantes au Baron.
Gevrey-chambertin village les
Champs Chenys.
Jean-Marc Moron : régisseur
Jean-Marc Moron est un enfant de Nuits-Saint-Georges. Des Hospices de Nuits, aussi : son père était représentant de la
municipalité auprès de l’institution. Un BTS viticulture-oenologie en poche, et
après sept années passées
dans les caves de la Maison
Boisset (à Nuits-Saint-Georges), il prend la tête du domaine des
Hospices de Nuits en 1990. Sous son
impulsion, sont rapidement instaurés quelques règles de base pour qui veut produire des grands vins de terroir : un
contrôle strict des rendements, le tri des raisins, etc. Mais le grand saut
qualitatif des Hospices de Nuits date de 2002. Une nouvelle cuverie, dotée
d’une réception des raisins plus respectueuse des fruits, est inaugurée. Elle
fera gagner beaucoup d’élégance et de finesse aux vins du domaine, surtout les
millésimes de maturité difficile.
16 mars 2023
15 mars 2023
Rencontre
Yannick Alléno
La viticulture pour source d’inspiration
Guides d’achat
Crus du Mâconnais • Bourgogne aligoté
Chorey-les-Beaune • Savigny-les-Beaune
Tous les goûts et toutes les couleurs !
Domaines coup de cœur
Saumaize-Michelin
En douceur
Tendance
Spiritueux bourguignons
Le renouveau
Guide d’achat
DOssier
Tonnellerie
Un savoir-faire bourguignon qui s’exporte
Gastronomie
En cuisine, avec Stéphane
Le paleron, le boeuf convivial
Bonnes Adresses
Bourgogne Aujourd’hui n°169
DOSSIER
Palmarès 2022
Nos Bourguignon(ne)s de l’année !
Les meilleurs producteurs, les plus grandes bouteilles
RENCONTRE
Vincent Clément
La culture du vin
CAHIER CRÉMANT DE BOURGOGNE
Guide d’achat : les meilleurs crémants de Bourgogne
Bourgogne Aujourd’hui n°168
Dégustations
Bourgognes • Gevrey-Chambertin
Auxey-Duresses • Monthelie • Saint-Romain
La Bourgogne à deux vitesses !
Dossier
Beaune et les Hospices
Un millésime 2022 enthousiasmant
Domaine culte
Georges Roumier
Une certaine idée de la Bourgogne
Découverte
Etats-Unis, Afrique du Sud, Suisse…
Ces Bourguignons qui font du vin
ailleurs !
Cahier Beaujolais
Bourgogne Aujourd’hui n°167
RENCONTRE
Éric Grandjean, Pierre Fonteneau, Sarah Moreau : Œnologues d’hier et d’aujourd’hui
DOSSIER
Spécial Millésime 2021
Profitez-en !
Yonne, Côte de Nuits , Côte de Beaune, Côte Chalonnaise, Mâconnais
Les meilleurs vins et producteurs
GASTRONOMIE
Secondes tables des restaurants étoilés : Le bonheur est dans l’assiette !
Bourgogne Aujourd’hui n°166