Accueil Actualités Disparition d’un “grand” de Bourgogne

publié le 06 avril 2016

Disparition d’un “grand” de Bourgogne

 

Louis Latour a quitté hier sa Bourgogne natale à l’âge de 83 ans et avec lui disparait un “grand” de la région. Louis Latour impressionnait, par sa stature Gaulienne, son charisme et sa culture. Diplomé en 1954 de la grande école Science Po où il côtoya Jacques Chirac, futur président de la République Française (1995 à 2007), il avait rejoint la maison familiale en 1958 pour en prendre la tête en 1973. Son fils Louis-Fabrice Latour, la onzième génération aux commandes de la maison, lui a succédé en 1999.Louis Latour était un homme complexe. Garant d’une certaine tradition, ancien président du syndicat des maisons de négoce de Bourgogne, il était également le premier à pourfendre l’histoire “officielle” de la Bourgogne et reconnaissait volontiers ne pas croire “à l’évangile des terroirs”.
Chez Latour il est de tradition que chaque génération apporte sa touche et la sienne était d’avoir voulu, contre vents et marée, en pleine tempête des vins modernes “rois” des années 80 et 90, garder aux vins rouges de la maison ce style fin, élégant, pas trop concentré, surtout pas, qui revient aujourd’hui à la mode.
Louis Latour était un business man qui avait considérablement développé l’activité de négoce de la maison à l’exportation, mais aussi un visionnaire. Il avait du “nez” et reconnaissait volontiers que la décision prise à la fin des années 1970 d’investir dans le chardonnay en Ardèche, près de 300 km au sud de Beaune, avait sauvé la mise de la maison Latour lors de la crise liée à la première guerre du Golfe. En 1984 il poursuivit dans la même direction en plantant du pinot noir dans le Haut-Var pour créer la marque Pinot Noir Domaine de Valmoissine.

La maison Latour en quelques chiffres
Création en 1797 et installation à Beaune en 1867.
PDG : Louis Fabrice Latour.CA : 65 M€, dont plus de 80% à l’exportation.Un domaine de 48 hectares en Bourgogne, dont 27 en grands crus (la maison est le premier propriétaire en corton-charlemagne).
La maison possède sa propre tonnellerie.
200 salariés
Ci-jointe l’interview qu’il avait accordé à Bourgogne Aujourd’hui dans notre numéro 107 à l’occasion de la sortie de son ouvrage “Vin de Bourgogne, le parcours de la qualité, Ier siècle-XIXe siècle”, paru aux Éditions de l’Armançon.

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