Accueil Actualités Le client a-t-il toujours raison ?

publié le 19 mai 2020

Le client a-t-il toujours raison ?

 

Le client a t-il vraiment toujours raison ? Nous ne nous hasarderons certainement pas dans un débat à hauts risques sur ce thème, mais toujours est-il qu’une chose est sûre, c’est que le “client” a le dernier mot, ce qui est une façon comme une autre d’avoir “raison”. C’est une réalité que tout le monde ferait bien de garder en permanence à l’esprit : vignerons, négociants, et bien sûr nous aussi journalistes et éditeurs de presse. Les “clients” achètent les vins et nos magazines pour, parfois, avoir quelques conseils pour… acheter les vins. Leurs avis sont donc essentiels et il ne faut pas les prendre à la légère, même s’ils ne correspondent pas toujours exactement aux nôtres.
Sur l’amicale impulsion
de votre serviteur, Martial Jacquey, fondateur (en 1994), animateur, “âme” (et habitué de nos dégustations) du club de dégustation (et “caviste”) Le Nez de Saint-Pierre, basé à Dijon, avait convié ses “disciples”, il y a quelques mois de cela, à venir déguster (découvrir pour certains…) des vins du Beaujolais de vignerons de référence. Comme souvent avec Martial, l’affaire s’est déroulée à l’aveugle, dans un ordre de service aléatoire, avec une succession de millésimes récents et plus anciens. Aux dégustateurs de tout simplement donner leurs préférences, sous la forme de notes sur 20. Retrouvez donc ci-dessous les commentaires, les résultats de cette dégustation, avec l’ordre de service du vin, la note donnée par Martial (M.J.) et la note moyenne de l’assistance (avec les extrêmes entre parenthèses). Les résultats sont globalement bien moins “généreux” que ceux attribués par Beaujolais Aujourd’hui (il est possible que quelques a priori anti-Beaujolais subsistent ici et là ; hypothèse à ne pas exclure totalement…) et ils sont parfois très surprenants. Pour ne citer qu’un exemple, nous ne comprenons pas très bien comment quelqu’un a pu noter 12 sur 20 la cuvée Les Impénitents 2018 du domaine Louis-Claude Desvignes à laquelle nous avons mis 20 sur 20. “Les avis sont très partagés. Bouche pleine, riche et très harmonieuse, c’est une pure gourmandise ! (mon avis) Les arômes sont très complexes. D’autres le trouvent un peu trop lourd et trop concentré”, commente Martial Jacquey. “Trop concentré”, un peu comme si ces personnes ne s’attendaient pas à trouver cela dans un cru du Beaujolais, comme si cela ne leur semblait pas possible ; nous sommes d’ailleurs persuadés que beaucoup de consommateurs ne connaissent pas le niveau réels des crus du Beaujolais ; ils peuvent donc être désarçonnés même si cela n’explique pas tout. Autres “exemples” qui ont bien failli me faire tomber de ma chaise : les notes minimales de 10 et 11 (ce qui sont franchement de mauvaises notes dans nos dégustations) données à la cuvée La Chapelle 2018 de Château Thivin (18 sur 20 dans le dernier Beaujolais Aujourd’hui) et au Clos du Tremblay 2009 d’Eric Janin, ce qui pose bien sûr la question des critères retenus pour décerner une note et de la connaissance du sujet par celui ou celle qui note. A titre d’exemple, il ne me viendrait pas à l’idée de noter une exposition d’art contemporain, mes connaissances en la matière frôlant le néant. Mais pour ne pas risquer davantage de passer (si ce n’est déjà fait) pour un épouvantable donneur de leçon prétentieux, j’arrêterais là ! C’est après tout la règle du jeu…Christophe Tupinier
Vin servi n° 6 : Juliénas Beauvernay 2018 – Domaine du Granit
Doré

Robe : belle robe profonde rouge violacé intense.

Nez : fermé au départ, il se révèle d’une grande intensité,
profond et vineux avec des notes de cerises.

Bouche :
très équilibrée avec une belle structure.
C’est très profond avec des tanins fins et souples. Le vin est très suave, d’une
grande gourmandise avec de beaux fruits purs et des notes d’épices douces.
Grand plaisir !

Note M.J. : 16 – Moyenne :
16,5 (15-18)

Servi n° 9
: Moulin à Vent la Roche 1999 – Château des Jacques

Robe : nettement tuilée.

Nez : très élégant dans un style pinot à belle maturité,
notes de confiture de fraises, tabac, touche grillée.

Bouche : à parfaite maturité avec de jolies notes confites, c’est
complètement fondu et en finesse. Quelques dégustateurs
le trouvent un peu trop évolué.

Note M.J.
: 15 – Moyenne : 16 (15-18)

Servi n° 7
: Côte de Brouilly cuvée Zaccharie 2018 – Château Thivin

Robe : belle robe profonde.

Nez : semble légèrement marqué par le bois, beaux fruits rouges, mais c’est moins fondu que le 6.

Bouche : pleine, riche et gourmande mais très concentrée et
pas encore complètement harmonieuse ; on a l’idée d’un vin à attendre pour que le
bois soit mieux intégré

Note M.J.
: 15,5 – Moyenne : 15,5 (14-18)

Servi n° 8
: Morgon Côte de Py-Javernières les Impénitents 2018 – Louis-Claude Desvignes

Robe : très sombre, violet presque noire.

Nez : impression de grande jeunesse, sortie de pressoir,
fruits écrasés.

Bouche : les avis sont très partagés, pleine, riche et très
harmonieuse, c’est une pure gourmandise ! (mon avis) Les arômes sont très
complexes. D’autres le trouvent un peu trop lourd et trop concentré.

A noter :
le millésime 2009, placé à l’aveugle dans une dégustation de Grands Crus de la
Côte de Nuits s’est situé juste après un Musigny et une Romanée Saint-Vivant !
Grande bouteille à attendre !

Note M.J.
: 17 – Moyenne : 15,4 (12-17)

Servi n° 4
: Moulin à Vent Rochegrès 2014 – Château des Jacques

Robe : beau rubis, presque un peu tuilée.

Nez : un peu marqué par le bois, c’est très friand et ça “pinote” sur les fruits rouges.

Bouche : tout en finesse, délicate et suave. C’est un peu
marqué par le bois et la concentration est moyenne dans le contexte du millésime doit aussi jouer ; un style très tendre, mais c’est quand même un peu
court.

Note M.J.
: 13,5 Moyenne : 14,8 (12-17)

Servi n° 3 : Fleurie Clos du Pavillon 2017 – Domaine des Marrans

Robe : rubis intense et éclatant.

Nez : avenant et très ouvert avec de la fraîcheur et de la
gourmandise, beaux fruits rouges.

Bouche : très harmonieuse avec de la fraîcheur et une belle
matière ; le style est élégant mais certains le trouvent un peu trop acide
avec une finale amère.

M.J. : 15 Moyenne :
14,5 (12-15)

Servi n°
10: Moulin à Vent Clos du Tremblay 2009 – Domaine Paul Janin

Robe : très sombre, marron.

Nez : puissant, marqué par le cassis avec une petite note
animale.

Bouche : avis très partagés… Le vin est très puissant, mais
un peu lourd pour quelques dégustateurs ; certains le trouvent assez harmonieux, avec du gras et de la
profondeur, mais d’autres le trouvent un peu fatigué et fatigant avec de la
sécheresse en finale.

Note M.J.
: 16 – Moyenne : 14 (11-16)

Servi n° 5
: Côte de Brouilly La Chapelle 2018 – Château Thivin

Robe : belle robe
violine.

Nez : ouvert,
intense avec une belle complexité de fruits et d’épices.

Bouche : assez
dynamique, voire tonique avec une acidité un peu marquée, certains le trouvent
même un peu dissocié. Les avis sont assez disparates. Mais je pense qu’il n’était
pas au mieux de sa forme car je l’ai redégusté depuis et je l’ai trouvé bien
plus harmonieux et délicieux.

Note M.J.
: 13 Moyenne : 13,5 (10-17)

Servi n° 1
: Beaujolais-Villages cuvée Rouge Pouge 2018 – Domaine du Granit Doré

Robe : beau rubis avec
des reflets violacés.

Nez : très ouvert,
avenant et très fruité, de la fraise aux fruits noirs.

Bouche : l’entrée de
bouche est très agréable, avec beaucoup de plénitude, de la suavité. Les arômes
sont assez complexes, pivoine, fruits rouges et noirs, des épices…Mais la
finale est un peu dure avec une touche végétale. Là encore, une autre bouteille,
dégustée depuis s’est montrée plus harmonieuse avec beaucoup de plaisir.

Note M.J.
: 13 Moyenne : 13,2 (12-15)

“En
définitive, c’était une première approche. Les avis étaient parfois très
partagés mais une très belle dégustation qui en appellera d’autres pour cette
région qui mérite grandement que l’on s’y intéresse tant pour la qualité des
vins qui touchent parfois les sommets que pour les prix très doux”, Martial Jacquey.

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