« Nous rencontrons beaucoup de bienveillance sur les marchés, mais le Jura reste un secret à expliquer et pour nous, le grand défi des prochaines années, sera celui de la connaissance. Beaucoup de choses restent à mettre en place, mais l’idée n’est pas de communiquer dans tous les sens. Le vignoble ne fait que 2 100 hectares, c’est un marché de niche et il va falloir parler de rareté, d’atypisme, de la surprise des vins du Jura. Sans perdre de vue que le Jura veut rester accessible, humble, rare, mais pas réservé aux experts », explique Marine Couturier, la nouvelle directrice de l’interprofession (CIVJ) qui résume assez bien la quadrature du cercle façon Jura, qui n’est en effet pas du tout un vignoble « classique », comme les autres. Nous nous demandons même où il est possible de trouver une telle diversité de vins sur une surface aussi limitée, avec quelques cépages (savagnin, poulsard, trousseau) que l’on ne trouve à peu près qu’ici et d’autres (chardonnay, pinot noir), partout.
Allez vous y retrouver entre les vins jaunes, vins de paille, macvins, savagnins ouillés (floraux) ou pas, chardonnay ouillés la plupart du temps mais pas toujours, sans parler des cuvées d’assemblage (millésimées ou pas…) en blanc où l’on peut retrouver tous les types de configuration entre pourcentages dans les encépagements et types d’élevage. Et c’est à peine plus simple en vins rouges entre les cuvées de mono-cépage ou d’assemblage de deux ou trois des cépages produits dans le vignoble. Quant aux crémants du Jura, qui fêtent cette année un trentième anniversaire rayonnant, puisqu’ils représentent aujourd’hui 25 % environ de la production totale, c’est également un beau terrain de jeu pour amateurs de bulles puisque l’on peut retrouver dans les cuvées jusqu’à… cinq cépages différents.