Si pour Jean-Nicolas Méo, vigneron à Vosne-Romanée (domaine Méo-Camuzet), les vendanges se sont très bien passées en Bourgogne, il en va différemment en Oregon où il a investi il y a quelques années, avec un ami américain, Jay Boberg dans le district de Yamhill Carlton (Willamette Valley), pour y créer la winery Nicolas-Jay* (extraits ci-dessous de l’interview de J.N. Méo dans le n°151 de Bourgogne Aujourd’hui). Leur domaine couvre 6 hectares, avec notamment du pinot noir et du chardonnay pour 1,5 ha. La partie la plus vieille des vignes des rouges date de 1988. L’état de l’Oregon a également été touché par des incendies début septembre, suffisamment proches des vignes “pour générer une fumée importante, qui est restée très présente au niveau des vignes à cause d’une inversion de pression”, explique Jean-Nicolas Méo. Aux vendanges, les raisins avaient un aspect normal, mais en cours de vinification des goûts de fumée se sont révélés. “Les peaux ont absorbé les composés des fumées pour les relâcher en cours de fermentation et d’élevage. En minimisant l’extraction des peaux et sans trop presser, on a essayé ne pas avoir de goût de fumée, mais sans garantie ; le chardonnay et les rosés sont également touchés”, explique Jean-Nicolas Méo, qui poursuit : “Pour prendre l’exemple de notre vigne de « Bishop Creek » (cf photo), nous avons fait deux petites cuvées de rouge, pour voir comment cela allait tourner. On garde tout de même un peu espoir, sans se faire beaucoup d’illusions. Tout le reste a été vinifié en rosé ou en blanc”.
*Vous avez investi il y a quelques années dans le vignoble d’Oregon, aux USA. De quoi s’agit-il exactement ?Je me suis associé avec un vieil ami américain. L’idée de départ, en 2012, était de reprendre une grosse winery existante et j’aurais été consultant avec des parts ; cela ne s’est pas fait. Le projet a évolué vers une création d’entreprise basée sur l’achat de raisins, ce qui est une pratique courante en Oregon ; en 2014, nous avons eu l’opportunité d’acheter une vigne qui correspondait à nos besoins : 5,5 hectares environ seulement, des vieilles vignes, pour l’Oregon, plantées en 1988, en pente, à densité relativement élevée, à un prix raisonnable : 500 000 dollars, ce qui fait environ 80 000 euros l’hectare ; on est loin des prix du foncier en Bourgogne. Aujourd’hui, ces vignes représentent environ un tiers de notre production, les deux autres tiers venant donc d’achats de raisins. Le domaine s’appelle Nicolas-Jay.Pourquoi cet investissement ? On s’ennuie en Bourgogne aujourd’hui ?On ne s’ennuie pas, mais c’est un peu frustrant de ne pas pouvoir se développer. C’est devenu impossible d’acheter des vignes dans les belles appellations. Et puis, dès mon arrivée, j’ai aussitôt été plongé dans le bain en Bourgogne, sans avoir eu d’expériences à l’étranger et là aussi c’était un peu frustrant. Dès 1999, nous avons commencé à faire un peu de négoce en Bourgogne, ce qui m’a beaucoup ouvert l’esprit dans un premier temps. Le négoce s’est développé, mais c’est aujourd’hui difficile d’aller plus loin par manque de place et parce que depuis quelques années, les cours en négoce sont devenus très élevés ; c’est bien, mais certains en profitent en demandant à la fois des cours stratosphériques et les rendements maximum. Quantité, qualité, et prix maximum, ce n’est pas toujours compatible ! Ce n’est tout simplement pas facile aujourd’hui de trouver de bons approvisionnements en négoce.
20 novembre 2024
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