Thiébault Huber, vous êtes vigneron à Meursault, en Côte de Beaune et le
nouveau président de la CAVB :
Confédération des Appellations et
des Vignerons de Bourgogne. Qui
est adhérent à la CAVB
et quoi sert cette confédération ?
C’est une
confédération de tous les syndicats d’appellations (ODG), du nord au sud de la Bourgogne et tous les
vignerons de la région y cotisent, ce qui représente 4 500 domaines
viticoles au total, pour un peu moins de 30 000 hectares
de vignes. La CAVB
a été constituée pour organiser la filière et avoir plus de poids dans les
instances régionales, mais aussi nationales, voire européennes. Nous venons par
exemple d’embaucher une juriste, parce qu’aujourd’hui, certains dossiers doivent être gérés par des
gens vraiment pointus.
Après avoir
déjà élu, il y a quelques
années, un vigneron bio
(Jean-Hugues Goisot – 89) à la tête de la commission technique de la CAVB, les vignerons ont donc
élu un autre vigneron bio, vous-même, à la présidence de la confédération ?
Quel message faut-il comprendre derrière ce qui ressemble quand même à une
révolution ?
Le fait que je
sois bio n’a pas été un obstacle, alors c’est la preuve que les mentalités
évoluent dans le bon sens. Tout le travail qui a été réalisé notamment sur la charte environnementale (site
bourgogneaujourdhui.com, actualité du 17/07/17), en collaboration avec le
négoce, avec des engagements forts comme l’arrêt en 2025, et 2025 c’est demain,
dans toute la Bourgogne, des désherbants chimiques et
des produits classés CMR (substances
cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), porte ses fruits. Le monde viticole évolue. Les
vignerons savent qu’il ne sera plus possible demain de traiter avec n’importe
quoi, à n’importe quelle heure et n’importe comment.
Les mentalités
changent-elles vraiment en profondeur ? On entend encore des bios regretter d’être montrés
du doigt dès qu’il y a un problème de maladie dans les vignes…
On ne pourra
jamais l’éviter et je maintiens que les esprits changent, évoluent vraiment. On
revient quand même de loin ! Il y a quinze ans, le bio ne représentait rien en Bourgogne,
alors que l’on est à aujourd’hui à près de 10 % des surfaces au plan
régional et 19 % en Côte-d’Or. L’évolution est considérable, très
rapide ! En 1994, quand j’ai commencé, les vignes labourées se comptaient
sur les doigts d’une main, alors qu’en 2018 les vignes désherbées intégralement
sont rarissimes. Aujourd’hui, il n’y a pas une réunion, dans n’importe quelle
appellation, où la question environnementale n’est pas abordée pour une raison
ou pour une autre. À la
télé, à la radio, on ne parle que de cela, alors à force, cela va partout dans
le bon sens !
Un peu moins
de 10 % des surfaces viticoles cultivées en bio en Bourgogne, c’est bien,
mais 90 % ne le sont donc pas encore officiellement. Que faut-il faire
pour aller plus loin ?
Cela se fait
par étapes. Mon père n’était pas vigneron et j’ai pu faire ce que je voulais à
mes débuts, mais ce n’est pas la même chose dans toutes les exploitations. Les
conversions ont ralenti ces dernières années à cause d’années climatiques un
peu compliquées, le gel, la grêle, la sécheresse, mais je suis persuadé qu’une
nouvelle vague va arriver. Je reviens à la charte environnementale qui représente
quand même une évolution considérable. Des outils de communication sont mis en
place avec l’interprofession (BIVB) pour aider les vignerons à arrêter le plus
vite possible d’utiliser les désherbants et les substances CMR. À la CAVB, on se bat pour obtenir
des aides afin d’inciter les vignerons à acheter du matériel pour travailler
les sols, pour pulvériser les produits avec plus de précision, etc. Cela se
prépare activement. C’est un travail de longue haleine, mais je suis persuadé
que l’on y arrivera.
Il vous reste les trois-quarts de cette interview publiée dans le numéro 141 de Bourgogne Aujourd’hui à lire. Vous pouvez l’acheter au numéro et/ou vous abonner.
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