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publié le 12 septembre 2017

Millésime 2017, Chablis partagé !

 

Commençons par le plus simple et le plus évident : Chablis tient avec 2017 un excellent, voire peut-être même un grand (il va quand même falloir attendre de goûter avant de ses prononcer plus précisément) millésime de chardonnay, que certains n’hésitent déjà pas à comparer à 2014, voire à 2010.

Et un millésime “classique”, bien dans l’esprit Chablisien, ce qui est synonyme de vins concentrés, riches (les raisins titraient fréquemment 12 à 12,5 degrés naturels voire près de 13 dans certaines parcelles) et frais, tendus comme on les aime. “Nous avons eu du soleil, de l’eau régulièrement mais sans les excès qui auraient pu permettre aux maladies de s’installer, aucun orage de grêle.

 

La vigne a suivi un cycle complet, régulier et pour une fois les raisins ont pu mûrir normalement, naturellement, par photosynthèse et non par concentration comme on le voit souvent. Les peaux des chardonnays étaient épaisses, grasses, concentrées. Les jus sont riches, aromatiques, frais. Je suis persuadé que 2017 est un grand millésime pour Chablis”, assure Benoît Droin, vigneron à Chablis, résumons par la même l’opinion générale.
La qualité ne va donc pas poser de problème en 2017 à Chablis mais le “hic” est ailleurs, dans les volumes récoltés et à ce niveau tous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne. Ceci nous ramène aux conséquences du gel qui a sévèrement touché le vignoble au printemps. Dans la partie nord du Chablisien (villages de Ligny-le-Châtel, Maligny, Beine, Lignorelles…), les producteurs ont rentré de minuscules récoltes, parfois en-dessous de 20 hl/ha. Sur Chablis même également, les vignobles de la rive droite du Serein (grands crus, premiers crus Montée de Tonnerre, Fourchaume, Mont de Milieu) ont eu froid pendant la période de gel et dans les deux semaines qui ont suivi ; après la floraison il ne restait plus beaucoup de raisins et les 30-35 hl/ha y sont monnaie courante. Le tableau est très différent en se dirigeant vers le sud du vignoble autour des villages de Chichée, Béru, Vivier… A Chichée, Didier Picq (domaine Gilbert Picq et Fils) ne se plaint pas. “Dans nos premiers crus Vaucoupins et Vosgros, la récolte est de 50 hl/ha environ et un peu plus en chablis village : 55 à 60. Le tout avec de beaux degrés, des acidités de 6 à 7 grammes, des ph de 3,10 à 3,20. C’est parfait”, commente le vigneron qui dès demain mettra un terme à des vendanges très précoces.
Attendons un bilan plus définitif et plus officiel, mais en deux ans, 2016 et 2017, Chablis n’aura sans doute pas produit beaucoup plus que l’équivalent d’une récolte. Ce manque de vin devrait peser à la hausse sur les cours déjà élevés des vins en vrac et en bout de course, sur les prix en bouteilles, même si c’est là une autre histoire.

Les autres vignobles de l’Yonne sont un peu logés à la même enseigne que Chablis en cépage chardonnay avec une belle qualité, mais des volumes récoltés très hétérogènes d’un secteur à l’autre.

Quant aux rouges, il se dit qu’à Irancy on a vendangé de magnifiques pinots noirs. A suivre…

Christophe Tupinier

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