Les vendanges 2018 ont commencé en Bourgogne dès la semaine dernière chez quelques vignerons de Côte de Beaune et du Mâconnais, mais le vrai départ vient d’être donné ces deux derniers jours. Il suffisait d’aller ce matin faire un tour dans les vignes vers 8 h 30 pour trouver beaucoup d’équipes de vendangeurs en Côte Chalonnaise, en Côte de Beaune et même quelques-unes en Côte de Nuits. C’est donc parti pour un nouveau millésime que l’on peut déjà qualifier de solaire (c’est quand même le 3ème du genre en 4 ans, après 2015 et 2017) mais qu’il va pourtant falloir aller “chercher”, parcelle par parcelle, pour couper les raisins à maturité optimale. C’est qu’à ce jour, si tous les espoirs de grand millésime peuvent légitimement être formulés, ce n’est pas encore totalement dans la poche. Dans toutes les vignes ou peu s’en faut les raisins sont dans un état sanitaire de rêve, fruit d’un été sec, chaud et ensoleillé. Pour autant les niveaux de maturités présentent une grande hétérogénéité, de 2 à 3 degrés d’écart parfois même à quelques centaines voire dizaines de mètres de distance seulement dans un même village. C’est la conséquence des pluies tombées ici et pas là, des rendements qui peuvent aller du simple au double entre celui qui a fait ce qu’il fallait pour les réguler et celui qui n’a rien fait, de l’âge des vignes, du matériel végétal, du terroir, des pratiques culturales… ; le tout donc dans un contexte de chaleur et de sécheresse qui a engendré ici et là des phénomènes de blocages plus marqués… en présence de rendements très élevés, ce qui n’est pas rare en 2018.Pour résumer, les vendanges ont généralement commencé par le chardonnay ; les acidités sont manifestement souvent déjà basses, voire très basses dans certains secteurs et des producteurs ont fait le choix de couper à des niveaux de maturité pas toujours très élevés pour préserver de la fraîcheur ; plusieurs vignerons nous ont également rapporté que le chardonnay avait plus souffert que le pinot noir des derniers jours de canicules (du 20 au 23 août), avec donc des chutes d’acidité, mais aussi des phénomènes de déshydratation, donc de pertes importantes de récoltes. Ce n’est pour autant pas une généralité, puisque pour ne citer que le cas des Hospices de Beaune et bien Ludivine Griveau, la régisseuse, n’a même pas encore commercé de vendanger ses vignes de chardonnay (tout simplement pas assez mûres…), à l’exception de celles de Pouilly-Fuissé (Mâconnais) toujours en avance de quelques jours sur la Côte de Beaune. Quant aux vignobles de l’Yonne (Chablis, Irancy…), au nord de la Bourgogne ils sont dans les starting blocks. La sécheresse y a été plus sévère qu’ailleurs en Bourgogne, et on prie pour que 20 ou 30 millimètres de pluie tombent ces prochains jours pour apporter du jus dans les baies et permettre aux maturités d’aller à leur terme ; les premiers raisins vont être récoltés dans les prochains jours, probablement dès lundi prochain dans les zones précoces de la rive droite (Fourchaume, Mont de Milieu, les Chablis grands crus) et dans les terroirs chauds de la rive gauche comme les Vaillons.
Un mot enfin sur les rouges de Bourgogne, mais aussi du Beaujolais, sur lesquels nous aurions déjà dès aujourd’hui tendance à mettre un petit billet tant les commentaires recueillis chez tous les vignerons contactés sont d’un très grand optimisme. Etats sanitaires parfaits, rendements bien maîtrisés (chez les gens sérieux), maturités déjà élevées et qui progressent doucement mais surement… Les acidités seront sans doute basses également mais tant pis, les vignerons patientent* ! L’acidité est quand même moins importante en pinot noir ou gamay qu’en chardonnay nous semble-t-il et, compte-tenu de la météo annoncée à partir de ce jeudi et jusqu’à la fin de semaine prochaine au moins, sèche et sans températures excessives on se dirige tout droit vers un nouveau grand millésime de vins rouges, riches, concentrés, charnus, dans la lignée de 2015.Christophe Tupinier * Ce matin, si les vendangeurs étaient nombreux à Puligny-Montrachet et Meursault, villages de vins blancs, à Volnay et Pommard, villages dédiés au pinot noir, on ne trouvait pas encore grand monde dans les vignes.
25 avril 2024
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