Vous êtes convoqué devant le tribunal :
on vous reproche de n’avoir pas effectué le traitement obligatoire contre la
flavescence dorée l’été dernier. Comment cela est-il arrivé ?
Je savais que cela faisait parti des
risques. Au cours d’une réunion en mai dernier, j’ai pris une position m’opposant
au traitement. J’ai été contrôlé à la fin juillet et j’ai spontanément dit que
je n’avais pas fait le traitement.
Quels sont vos arguments justifiant
votre position ?
Un seul traitement n’a pas vraiment
d’efficacité. Il en faut au moins trois. J’ai considéré qu’entre le peu de
« bénéfice » que pouvait apporter ce traitement et les conséquences
sur la faune auxiliaire, il était ridicule de traiter. Même les produits bios ne
sont pas sélectifs. Ils sont même neurotoxiques. En Saône et Loire, où les
traitements contre la cicadelle vecteur de la maladie sont obligatoires depuis
plusieurs années, des collègues sont obligés d’avoir recours aux acaricides alors
qu’ils s’en passaient depuis de nombreuses années.
Quelles sont les alternatives selon
vous ?
Je suis très conscient des dégâts que
peut provoquer cette maladie. Je suis aussi conscient que ce n’est pas avec des
traitements systématiques que l’on parviendra à régler le problème. J’en
discutais encore récemment avec un viticulteur du Vaucluse. La seule solution
c’est la prospection et l’arrachage comme le montre l’expérience des vignobles
du sud de la France et de Suisse. Il y a aussi des incohérences dans le
système, beaucoup de cas de flavescence sont à mettre en relation avec le
matériel végétal : des pieds sont contaminés chez les pépiniéristes. Il
faut régler ce problème à l’origine.
Vous êtes vigneron bio, ne craignez-vous
pas que cette filière soit montrée du doigt à travers votre prise de
position ?
La question n’est pas d’être vigneron
bio ou pas. Je connais des vignerons conventionnels contre ce traitement et des
vignerons bios qui l’on fait. Nous ne sommes pas irresponsables. Dans tous les
cas, nous sommes conscients que notre outil de travail est en jeu. Mais c’est
aussi un problème de santé publique. Nous ne sommes plus dans une époque où
l’on pouvait mettre n’importe quoi dans les vignes. Je ne trouve pas normal que
les écoles de Côte-d’Or n’aient pas été prévenues de la période de traitement.
Que dire aussi des personnes qui se promènent dans les circuits touristiques du
vignoble. Je regrette que notre système agricole soit mené par la peur.
16 mars 2023
15 mars 2023
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