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publié le 19 novembre 2014

Le “Nouveau Beaujolais” arrive ! Acte 1…

 

La notion de vin nouveau remonte loin, jusqu’à l’antiquité
et la récolte nouvelle est, donc depuis longtemps attendue avec la plus grande
impatience. Les habitants de la ville de Lyon, toute proche du Beaujolais, attendaient, eux aussi, la
récolte nouvelle pour remplacer ceux de la récolte ancienne ; des vins que l’on imagine
facilement très « fatigués » par l’année écoulée bien souvent dans de
mauvaises conditions de conservation. Il fallait donc s’approvisionner au plus
vite, avant même la fin de la fermentation.

Les débitants de boisson, les « bouchons », les « épiciers
porte-pot » étaient donc les premiers à goûter les vins nouveaux. Dès les vendanges
achevées, au début du XXème siècle, ils venaient dans le vignoble chercher les
vins et répondre, ainsi, à la demande de leurs clients en « raflant » les
meilleures cuvées.

A l’époque, la commercialisation n’était ni réglementée, ni
organisée et la physionomie du vignoble du Beaujolais n’avait rien à voir avec celle
d’aujourd’hui. Jusqu’aux lendemains de la seconde guerre mondiale, qui voient
se perpétuer la coutume des bistrots s’approvisionnant directement « à la
source », les vins nouveaux étaient alors majoritairement produits dans la zone centrale
du vignoble, sur moins de 2 000 hectares de vignes situées à Blacé,
Saint-Etienne-les-Oullières, Saint-Etienne-la-Varenne, Vaux-en-Beaujolais, le
Perréon… C’est le berceau historique des « nouveaux », avant l’essor des zones
situées dans l’appellation beaujolais proprement dite, un peu plus au sud.

A cette époque, le Beaujolais Nouveau n’est toutefois pas considéré comme un
marché spécifique. Il faudra attendre les années 50 pour que naisse le
phénomène et la seconde moitié du XXème pour qu’il s’amplifie. Le phénomène du Beaujolais Nouveau
tient à la conjonction de quatre facteurs : une décision réglementaire, émanant
des Administrations Indirectes le 13 novembre 1951 ; un cépage : le gamay
noir à jus blanc, idéal par son potentiel fruité pour produire des vins
nouveaux ; l’énergie des vignerons et des négociants à développer le produit ; l’engagement de
nombreux ambassadeurs, amoureux du Beaujolais et attachés à la convivialité d’un
vin populaire et républicain

Un ensemble de textes réglementaires

L’histoire réglementaire du Beaujolais Nouveau débute le 11
mars 1951, avec la suppression du principe d’échelonnement des sorties des vins
de la propriété. Jusqu’à cette date, les ventes de vins faisaient l’objet d’un
calendrier minutieux fixant le pourcentage de la récolte pouvant être
commercialisé et les différentes dates de libération de ces volumes. Objectif :
planifier l’approvisionnement en vin des armées. Au printemps 1951, ce
calendrier est supprimé. Viennent ensuite, pour le beaujolais nouveau, une
succession de dates-clé :

– Le 8 septembre 1951, un arrêté paru au Journal Officiel
relatif à la « commercialisation des vins de la récolte 1951 » stipule que «
les producteurs ne sont autorisés à faire sortir de leurs chais les vins de la
récolte 1951 bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée qu’à dater du 15
décembre 1951 ».

– En octobre 1951, les vignerons réunis au sein de l’Union
Viticole du Beaujolais demandent la possibilité de commercialiser « de suite
les vins du Beaujolais » en faisant remarquer qu’ils « sont des vins de primeur
». Ils obtiennent rapidement satisfaction.

– Le 13 novembre 1951, une note de l’Administration des
Contributions Indirectes précise « dans quelles conditions certains vins à
appellation contrôlée peuvent être commercialisés dès maintenant, sans attendre
le déblocage général du 15 décembre prochain ». Les vins visés sont : le
Beaujolais, les Côtes-du-Rhône, la Bourgogne (vins blancs) et Bourgogne Grand
Ordinaire, le Bourgogne Aligoté, le Mâcon (vins blancs), le Gaillac et Gaillac
Premières Côtes (vins blancs), le Muscadet. La possibilité de commercialisation
immédiate est subordonnée à l’autorisation préalable de l’I.N.A.O (Institut
National des Appellations d’Origine). Cette date marque la naissance officielle
du phénomène du Beaujolais Nouveau. Les volumes commercialisés à cette époque
par le vignoble seraient de l’ordre de 15 000 hl (à peine 2 millions de
bouteilles).

– Pendant quinze ans, la date du déblocage du Beaujolais
Nouveau n’est pas fixe. Elle varie de quelques jours, en fonction des
millésimes. Le 20 octobre 1952, la date du 3 novembre est avancée pour la
libération anticipée du Beaujolais. En 1953, elle tombe le 1er novembre…

– Le décret du 15 novembre 1967 rationalise le déblocage en
instituant une date fixe : la date du 15 novembre, à 0 h 00, est retenue pour
commercialiser le beaujolais nouveau, chaque année. Cette règle ne connaîtra
qu’une seule exception : en 1977, année particulièrement tardive, le Beaujolais
Nouveau est mis en vente le 25 novembre, à 0 h 00. La récolte, produite dans
des vignes qui couvrent désormais 20 000 hectares, est alors de 220 000 hl.

– Nouvel aménagement, en 1985 : pour faciliter la mise sur
le marché des 500 000 hl produits cette année-là, un décret fixe au troisième
jeudi de novembre la date de la mise à la consommation du Beaujolais Nouveau (et
des autres primeurs). Cette date du troisième jeudi de novembre est toujours en
vigueur aujourd’hui.
Article réalisé à partir de documents fournis par InterBeaujolais.

Des vins rouges et rosés
Le Beaujolais Nouveau est d’abord un vin rouge issu de deux appellations : beaujolais et beaujolais-villages. Si les ventes baissent régulièrement en vins rouges, le rosé a la cote depuis son lancement, au Japon, en 2006. La commercialisation est encore confidentielle mais elle se développe : 2 700 hl en 2007, 5 800 hl en 2013, soit un total de près de 800 000 bouteilles.

Festivités
L’arrivée du Beaujolais Nouveau se fête partout en France et à l’étranger. S’il ne fallait citer qu’une manifestation, il s’agit bien sûr des Sarmentelles, à Beaujeu, qui se tiendront cette année du 19 au 23 novembre. Mais on le fête aussi avec des portes-ouvertes chez des cavistes, des bars à vins, chez les vignerons, les négociants, les coopératives. http://www.beaujolais.fr/

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