Dans certains villages
de Bourgogne et on pense bien sûr en particulier à Volnay et Pommard, en Côte de Beaune,
mais aussi Rully en Côte Chalonnaise, la grêle est tombée six fois au cours des douze dernières années. Tout le
monde garde en mémoire l’orage du 23 juillet 2013 qui a détruit une
bonne partie de la récolte au nord de la Côte de Beaune, de Pernand-Vergelesses et Volnay.
Nous avons cherché à estimer les dégâts et sur les millésimes 2012 et 2013, l’addition est salée. Volnay
compte 220 hectares
en AOC villages et
premier cru et Pommard, 350
hectares, avec une production qui dans des conditions « normales »
atteint quarante hectolitres
à l’hectare. La perte de récolte est de 50 % environ en cumul sur les deux
millésimes : 570
hectares x 20 hectolitres = 11 400
hectolitres, ou encore 1 520 000 bouteilles « perdues ».
Avec un prix moyen hors taxes de 25 euros, on peut donc évaluer la perte
d’exploitation à… 38 millions d’euros pour les villages de Volnay et Pommard
sur deux ans. Précisons que nous n’avons pas pris en compte la perte de récolte
en appellations bourgogne sur les deux villages. « Il
était impossible de continuer ainsi ; c’était même une question de survie
pour beaucoup d’exploitations », explique Thiébault Huber, président de
l’ODG Volnay, qui a donc été pilote dans la création de l’ARELFA (Association Régionale d’Étude et de
Lutte contre les Fléaux Atmosphériques), une émanation de l’ANEFFA (N
pour Nationale), créée en 1951.
Après avoir étudié les
différentes techniques de lutte, les Bourguignons ont opté pour un dispositif
de générateurs terrestres. Mis au point par l’ANELFA, ces générateurs brûlent
une solution qui ensemence l’atmosphère en particules d’iodure d’argent et de cuivre.
Ces « poussières » se positionnent entre un et trois kilomètres d’altitude ;
elles sont aspirées au
passage d’un orage, grimpent jusqu’à 12 000 mètres,
se chargent en humidité évitant ainsi la formation des grêlons. Trente-quatre générateurs sont
installés depuis fin juin et forment une véritable toile d’araignée destinée à
protéger les 9 000
hectares de vignes des Hautes-Côtes de Beaune, de la Côte de Beaune, de la Côte Chalonnaise
et du Couchois. Le coût global est très faible : 90 000 euros en
première année et 75 000 euros ensuite pour l’ensemble du dispositif.
La cotisation sera de 10 euros à l’hectare. À titre de comparaison, un vigneron du secteur qui
exploite une dizaine d’hectares fait chaque année un chèque de 7 000 euros
environ à son assureur pour se garantir contre la grêle.
Tout ceci fonctionne-t-il ? L’ANELFA annonce 50% de chutes de grêle en moins et si l’orage
ne peut être évité, une intensité de la grêle réduite de 20 à 40%. Quant à
l’impact sur l’environnement, il reste a priori limité ; une campagne annuelle de
20 alertes équivaut en effet à la combustion de 900 kilos de bois et à la
dissémination d’un gramme d’iodure d’argent par 10 hectares.
Reste
que le dispositif est fragile dans la mesure où tous les générateurs doivent
être allumés 4 heures avant l’arrivée de l’orage annoncée par Météo France. Les
responsables (3 par générateur) seront prévenus par un système de SMS.
« Le système n’est efficace que si les 34 générateurs fonctionnent en même
temps afin de quadriller le terrain et de créer un nuage uniforme de poussières
en altitude », explique Thiébault Huber.
29 juin 2022
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