Pendant le week-end de la vente des vins des Hospices de Beaune, tout le monde a pu remarquer dans les allées une jeune femme que les habitués avaient déjà repérés par le passé, mais assise sur les bancs des acheteurs. Ludivine Griveau, 36 ans, maman de 3 enfants de 8, 6 et 4 ans, oenologue, a en effet occupé pendant plus de 10 ans le poste de directeur technique de la maison Pierre André, à Aloxe-Corton (21). Certaines années, la maison a acheté jusqu’à 50 pièces sous les halles de Beaune, le troisième dimanche de novembre. Elle est désormais passé de l’autre côté de la barrière et occupera donc à partir du début d’année prochaine, le poste de régisseur du domaine des Hospices de Beaune. Et elle est impatiente de commencer !
Bonjour Ludivine. Voyez-vous maintenant la vente des vins des Hospices de Beaune d’un oeil différent ?
Pas vraiment. Pour le moment je suis là en observatrice, l’esprit léger. Je découvre les coulisses, l’aspect communication bien sûr très important avec la vente. Ceci étant, je connais déjà ce petit monde, les acheteurs, les journalistes et même certains des 23 vignerons des Hospices. Je ne vois en tout cas pour le moment rien d’intimidant dans tout cela.
Les Hospices de Beaune sont une institution en Bourgogne. Le ressentez-vous déjà un peu ?
Un peu, mais si j’ai postulé pour ce poste, c’est parce que je m’en sentais capable. Concernant la symbolique des Hospices, cela correspond également à des valeurs anciennes dans lesquelles je me retrouve. L’attachement au patrimoine de la Bourgogne, le respect des sols et de la nature, le travail dans la durée, etc.
On sent depuis quelques années que les rapports se tendent un peu entre Christie’s et certains négociants et vignerons qui reprochent que les cours des Hospices montent trop haut et donnent une image trop élitiste, trop chère de la Bourgogne. Qu’en pensez-vous ?
Je viens du négoce et je peux comprendre les craintes des négociants qui sont au contact des marchés, de leurs clients français et étrangers. Ceci étant, les Hospices sont une “perle” et je comprends aussi la volonté de Christie’s et des Hospices de mieux valoriser les vins. Si l’on réfléchit bien, les deux parties ont la même volonté, la même ambition de tirer encore et encore la Bourgogne vers le haut. Tout le monde va finalement dans le même sens. A mon niveau, toute mon énergie sera focalisée sur le fait de produire les meilleurs vins possibles. C’est pour cela que l’on m’a embauché et le plus beau compliment que l’on pourra me faire sera de dire que mes vins reflètent l’identité de leurs terroirs, de leurs cuvées.
Vous allez prendre vos nouvelles fonctions en janvier prochain. Savez-vous par quoi vous allez commencer et quelles seront ensuite vos priorités ?
Je vais d’abord rencontrer les vignerons qui font les vignes des Hospices. Je vais récolter des informations sur les vignes, sur leur histoire avec les Hospices, etc. Il faut aussi écouter ceux qui consomment les vins et la question de l’élevage en fût de chêne, du boisé, revient souvent sur la table avec les Hospices. Beaucoup de choses ont été faites et de nombreuses cuvées sont maintenant élevées en fûts d’un vin. Je n’ai pas de recette miracle, mais je vais travailler en impliquant peut-être les tonneliers sur les questions d’origines des bois, de chauffe, de cintrage. Les choses se feront dans la continuité de ce qu’a accompli Roland Masse depuis 15 ans.
Et en ce qui concerne les vinifications ?Je n’ai jamais eu de règle en la matière. Je m’adapte aux terroirs, aux millésimes, à la qualité des raisins sur une parcelle par rapport à une autre. La seule chose maintenant, c’est que je suis vraiment impatiente de commencer !
Propos recueillis par Christophe Tupinier
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