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publié le 05 avril 2022

Gel : il est urgent d’attendre !

Allumage manuel d’une bougie en Puligny-Montrachet premier cru Le Cailleret.

 

Tous les vignerons contactés dans la journée du lundi 4 avril, après deux nuits de gel, tiennent les mêmes propos : il faut maintenant attendre deux à trois semaines pour voir comment la vigne va réagir et pour avoir une idée précise de l’ampleur des dégâts. Attendre, avec espoir, tout simplement parce que ces deux nuits de gel n’ont rien à voir par leur intensité avec les trois nuits de début avril 2021. Un vigneron du cru Pouilly-Fuissé résume d’ailleurs assez bien la différence entre les deux années : au même endroit, en bas des Cras, nous avions relevé -7 ° le 8 avril 2021 et cette année, il n’y a eu que -3°. Une différence de taille, même si Olivier Lamy, vigneron à Saint-Aubin, en Côte de Beaune, reste très prudent. « La température est quand même descendue à près de -4°C dans le premier cru Châtenière par exemple, et à des niveaux de -3/-4°, avec des bourgeons dans le coton ou au stade pointe verte, on ne voit pas toujours les dégâts tout de suite. La plante a subi un stress, qui peut se traduire bien plus tard par une mauvaise floraison, par des raisins abîmés ou plus sensibles au mildiou et à l’oïdium et au final par une petite récolte ».

Précisons également que cette vague de froid n’aura des conséquences qu’en chardonnay, le pinot noir étant bien plus en retard (comme d’ailleurs en 2021), y compris dans des secteurs précoces comme Volnay ou Beaune. Les systèmes de protection n’ont d’ailleurs même pas été mis en action dans les vignes plantées en pinot noir.

 

Jusqu’à -8,5° à Chablis

 

Au nord de la Bourgogne, l’Yonne a subi deux nuits de gel : la première (nuit du 2 au 3/04) avec des températures « raisonnablement » basses (-3/-4°), mais une végétation humidifiée (un facteur aggravant) par une petite pluie tombée le 2 au soir et une seconde nuit plus froide (jusqu’à -8,5°), mais plus sèche ; c’est probablement la première qui aura fait le plus de dégâts. Ailleurs, en Côte-d’Or, en Côte Chalonnaise et dans le Mâconnais, la lutte s’est concentrée sur une seule nuit, celle du 3 au 4 avril, avec des températures minimales au lever du jour de -1 à -3/-4° qui devraient permettre d’éviter la catastrophe ; idem a priori pour le Beaujolais.

Ajoutons que dans beaucoup d’appellations, des moyens de lutte contre le gel ont été actionnés et parfois de façon impressionnante comme à Meursault et Puligny-Montrachet (plus de quinze éoliennes brassant et réchauffant l’air froid à Puligny, des dizaines d’hectares couverts de bougies chauffantes…). Il est donc urgent d’attendre et tout simplement aussi parce que le risque de gel n’aura définitivement disparu qu’aux saints de glace fixés cette année du 11 au 13 mai.

 

 

 

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